L'histoire :
George Price était jusqu’alors simple garagiste dans une petite ville de Pennsylvanie. Entouré par une petite femme affectueuse et d’un beau-père prévenant, il se remettait doucement d’une délicate opération au cerveau qui lui avait fait perdre la mémoire. Pourtant George a de fugaces impressions, comme si une vérité lui était dissimulée, comme s’il n’était pas lui. Jennifer Lee, journaliste locale, croit reconnaître en lui, George Valentine, un gourou exécuté quelques mois auparavant, après avoir décimé les adeptes d’une secte apocalyptique. Suspectant une forme de conspiration à son égard, c’est le moment que choisit George pour prendre, de nuit, la tangente et enquêter sur lui-même. Rejoint providentiellement par Jennifer, cette dernière l’aide à échapper à un barrage de police. Car le mystère s’épaissit : un avis de recherche est lancé sur les médias pour une affaire concernant « la sécurité de l’Etat ». En fuite en compagnie de Jennifer, ils tentent alors à deux d’élucider cette énigme : qui donc est George ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome de ce polar d’action était énigmatique à souhait. Autant dire que cette suite était très attendue ! Avec un tel casting de rêve, il était difficile de se louper. Aussi, ce second album répond logiquement à toutes nos interrogations. Nous savons enfin qui est George ! Pourtant, il n’y a guère de surprise dans le ressort final : le seul scénario possible est forcément celui qu’utilisent Serge Le Tendre et Rodolphe pour expliquer la double personnalité de leur héros. La ficelle est un peu tirée par les cheveux, on la sentait venir à des années lumières à ronde, mais elle a le mérite d’être cohérente et de parfaire un diptyque palpitant dans son ensemble. Seule la dernière planche, radieux happy-end comme on n’en fait plus, est d’une fadeur hyper conventionnelle. La mise en image de Hugues Labiano (Dixie Road) reste quant à elle de toute beauté. De la mise en scène aux encrages, du découpage rythmé aux superbes couleurs de Scarlett Smulkowski, la maîtrise du graphisme rend ce diptyque très agréable à lire.