L'histoire :
Un coupé Jaguar file à vive allure sur la highway. Dans un virage, son conducteur perd le contrôle et vient se fracasser sur un panneau publicitaire. Tout de suite, les secours arrivent, ainsi qu’un hélicoptère du gouvernement qui vient récupérer le conducteur, un dénommé George, dans un sale état… Selby, Pennsylvanie, entre Pittsburgh et les lacs, est une ville où il ne se passe pas grand chose. George est garagiste. Il file le parfait amour avec sa femme Tracy. Tout va bien dans le meilleur des mondes pour lui. Sauf une chose. Depuis son opération d’une tumeur au cerveau, ses souvenirs se sont comme envolés. Heureusement, sa femme et son beau-père Walt qui le suit en tant que médecin, l’accompagnent pour l’aider à retrouver la mémoire, en lui montrant de vieilles photos de lui. Un jour, alors qu’il est à cours de pilules nécessaires à son traitement, il se rend au cabinet de Walt pour en chercher de nouvelles. Son beau-père n’est pas là. Il entre quand même. En fouillant dans les tiroirs, il tombe sur un dossier très étrange avec des annotations. Walt le surveille dans tous ses faits et gestes. Par la suite, il surprend une conversation entre Tracy et Walt dans laquelle la jeune femme exprime son ras-le-bol de jouer les fausses bonnes épouses. George en est persuadé : on lui cache quelque chose… Mais quoi ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Paru en deux albums en 2003 et 2004 dans la collection Signé, Mister George réunissait deux pointures scénaristiques : Rodolphe et Serge Le Tendre. Le premier avait collaboré avec Léo, Ferrandez, Juillard, Cabanes, Griffo. Le second comptait à son actif des séries mythiques comme Jérôme K. Jérôme Bloche, la Quête de l’Oiseau du Temps. Le duo nous plonge ici dans un récit policier haletant aux intrigues multiples. Bien sûr, dès le début, on devine que les destins des deux George sont liés, mais de quelle façon ? Dans la première partie, le rythme narratif est assez lent, à l’image de la ville de Selby. Au moment où George découvre que tout ce qui l’entoure n’est que du carton-pâte, le rythme s’emballe. On bascule dans une deuxième partie menée tambour-battant. Au final, on se laisse porter par ce scénario bien ficelé à l’épilogue étonnant, mais tout à fait crédible pour autant. En 2003, Hugues Labiano était quand à lui un jeune dessinateur confirmé. Il venait de publier Dixie Road avec Jean Dufaux, après avoir longtemps collaboré avec Pierre Christin et Mézières, sur Canal-Choc. On retrouve d’ailleurs la force de son trait (les scènes d’action ou de poursuite sont parfaitement réalisées) et la science de ses cadrages (l’atmosphère du récit lui doit beaucoup) qu’il affinera avec Black OP et Les quatre coins du monde. Les couleurs de Scarlett complètent le tableau d’une intégrale qui pourrait bien se glisser au pied de votre sapin. Si vous avez été sage, bien sûr…
