L'histoire :
La construction de l'Arche a commencé. Les rêves éveillés de Noé qui montraient la Terre détruite sous les eaux ont trouvé leur sens. Par miracle, une forêt luxuriante a poussé en un éclair sur la lande asséchée, lui fournissant tout le bois dont il pourra avoir besoin. Il sera l'artisan de la volonté divine, il sera celui qui sauvera la création du déluge à venir. Chaque espèce animale devra être représentée à bord de son immense vaisseau. Les géants sont là pour l'aider dans cette fabuleuse entreprise, eux que les hommes avaient tenté de réduire à néant, alors qu'ils étaient l'émanation d'une volonté supérieure. Progressivement, les espèces animales s'approchent du lieu de construction de l'arche, attirées par leur instinct. Patiemment, Noé choisit pour chaque espèce un mâle et une femelle, qui feront partie du voyage salvateur. Mais l'écho de la prophétie divine touche également les hommes. Et un matin, c'est une immense armée qui s'approche du prophète. A sa tête, le tout-puissant Akkad, celui-là même qui avait chassé Noé de la ville de Bab Ilim, celui qui n'avait pas hésité à ravager les terres environnantes pour que sa cité démesurée voie le jour. Débute alors une discussion d'homme à homme, pleine de menaces et de défis guerriers, qui préfigure les choix difficiles que Noé va devoir faire. Combien d'hommes feront partie du voyage ? Quel est le véritable sens de la volonté de Dieu quant à l'avenir de l'humanité ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce deuxième tome d'un cycle de quatre sur le thème de l'arche de Noé ne déçoit pas. La montée en puissance de la personnalité prophétique et hallucinée de Noé est palpable, tout comme les tensions qui précèdent le déluge et le départ possible de l'arche. Les scénaristes Daren Aronifski et Ari Handel prennent le temps de mettre en scène les lieux et les évènements, proposant des pages quasiment sans dialogues qui nous plongent irrémédiablement dans un univers fanstastico-biblique très élaboré. Les références religieuses sont d'ailleurs très minimalistes, les auteurs semblant s'intéresser davantage à la puissance évocatrice du concept du déluge et de l'arche, et au drame qui se joue dans l'esprit du prophète qui condamne une partie de ses pairs. Le choix de Nico Henrichon pour donner vie à cette histoire nous permet de découvrir le fabuleux dessinateur des Seigneurs de Bagdad dans un style différent. Il excelle dans la mise en scène de décors et de scènes animales, mais se montre un poil plus hésitant quand il s'agit de donner vie à des humains, ses personnages ayant parfois des visages fluctuants. Cela dit, la dimension cinématographique de cette épopée est bien rendue dans ce deuxième album qui construit un suspense impeccable, fait de tensions multiples et d'intrigues croisées parfaitement séquencées. Et de toute évidence, cela doit beaucoup au jeune dessinateur qui a su donner un rythme parfait à ce scénario conçu in fine pour le grand écran. Une démarche originale, en tout cas, de la part d'un réalisateur chevronné comme Aronofsky qui a choisi de donner vie à son scénario en bande dessinée, avant de débuter son tournage pour le cinéma. C'est d'ailleurs a priori Russell Crowe qui incarnera Noé à l'écran, dans un film dont la sortie est prévue en mars 2014...