L'histoire :
Dans le désert aride de l’Orient, El Hadj, « celui qui frappe sans pitié, la Croix comme le Croissant », doit honorer la mission confiée par le redoutable djinn Ottar Benk. Celui qui commande à la secte des assassins doit retrouver Renaud de Châtillon et sa sœur Vespera, afin de leur dérober le plus discrètement possible ce qui les accompagne, solidement emprisonné dans une cage d’acier, la seule force au monde capable de faire revivre le visage du médaillon précieusement conservée par Ottar Benk. Capturés, les deux occidentaux sont rendus jusqu’au caravansérail de Meg Halstar, où un mystérieux chevalier, sans noble origine, sans maître, sans patrie et sans peur de la mort, venu « de nulle part », leur porte assistance avec l’aide de ses amis juifs, conduits par Osarias. C’est ainsi que Gauthier de Flandres défie en combat singulier le mage Calfa, afin d’obtenir les 6 000 ducats nécessaires à la libération des prisonniers. Il réussit à vaincre la guerrière désignée par le mage, tout en l’épargnant, et s’égare avec elle dans de douces voluptés dans la nuit où l’exquis supplante le cauchemar. Mais cette nuit s’assombrit lorsque la chose enfermée dans la cage d’acier parvient à s’échapper…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le second cycle de Croisade – qui devait s’intituler à l’origine Le Chevalier des sables, Nomade – poursuit la tétralogie médiévale fantastique de Croisade. A la différence du récit pensé et construit sur quatre volumes, succède un conte linéaire édifié sur le seul personnage de Gauthier de Flandres. Personnage récurrent donc, chaque tome déclinera une histoire complète de ses rencontres avec les protagonistes de la série mère, tels Ottar Benk, Syria, la lumière des martyrs, le Qua’dj… Ce premier tome prendra donc le nom du héros. Toujours au scénario, Jean Dufaux ouvre de nouveau la boîte des imaginaires et nous entraîne dans le désert dans une aventure exotique aussi violente que sensuelle, et toujours teintée de fantastique, à la limite de l’horreur. Le rythme est effréné, l’atmosphère pesante et lourde de mystère et de sang. La mort omniprésente rode dans les dunes et autour des hommes. Dufaux se sert avec habileté des fondations de Croisade pour bâtir un second cycle où le conquérant courageux et utopique de l’armée catholique devient, la guerre terminée, un nomade, un homme qui a perdu toutes ses illusions, tant politiques, que religieuses ou sentimentales. Après les certitudes de la guerre, Dufaux plonge Gauthier de Flandres dans l’errance et la réflexion, où seule l’amitié d’Osarias semble le sortir de sa torpeur. Le trait fin et précis de Philippe Xavier fait des merveilles et ses paysages et enluminures sont merveilleusement éclairés par les couleurs intenses et chaudes de Jean-Jacques Chagnaud. Surfant sur le principe de la série dérivée (tels XIII Mystery, Thorgal ou Blueberry), cette nouvelle aventure parallèle est un franc succès et se démarque par son attachement à un seul personnage. Ce premier opus est digne de ses aînés, et ne doutons pas que la fratrie qui doit suivre soit du même acabit…
