L'histoire :
Une jeune femme qui peut prévoir les morts imminentes, une ombre inquiétante à la recherche de sa proie, un chien abandonné qui souhaite se venger, un salary-man confronté à d'étranges femmes enceintes, un macchabée qui ressent l'autopsie qui lui est pratiquée, une réminiscence inquiétante du futur… Succession de 25 petites saynètes en noir et blanc de quatre pages, fantastiques ou réalistes, mais toutes, sans exceptions, effrayantes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album au format carré est le troisième volet de nouvelles d'un triptyque contenant déjà Réalités obliques et Mondes obliques, qui déclinaient le même principe : des histoires courtes et très noires. Très connu pour sa collection Mélusine paru chez Dupuis, Clarke a toujours été attiré par les univers inquiétants et plus adultes. Il a notamment déjà publié des histoires bien éloignées des albums pour enfants, en son temps, notamment Les sales petits contes (avec Yann au scénario) ou plus récemment le très grinçant et réussi Mister président. Mais si, dans ces albums, l’auteur manie encore l’humour (noir), ici, le lecteur ne trouvera rien de tel. En effet Réalités obliques est avant tout une mise en image des fantasmes et des peurs que différents scénaristes de BD ont confié à Clarke. Des auteurs tels que Velhmann, Zidrou ou même Raoul Cauvin. Cela donne à cet album un côté un peu patchwork... En effet, si certaines histoires fonctionnent très bien, comme La fin, par exemple, certaines paraissent plus bancales et prévisibles. Le registre de la « nouvelle » est souvent confronté à ce problème de qualité fluctuante des histoires et Réalités obscures ne fait malheureusement pas exception à la règle.