L'histoire :
Mars 1793, la Révolution gronde dans chaque ruelle de France. Dans ce climat d’intranquillité, les tensions éclatent sous le poids de stratégies mortelles. Royalistes et gardes nationaux s’affrontent sans merci, chacun usant de manœuvres habiles pour prendre l’avantage, au prix de nombreuses vies sacrifiées. Dans l’ombre de ces affrontements, Mange-Doigts tient sa promesse. Il protège Célénie, l’héritière spoliée, tout en tissant des alliances inattendues. Lorsque Léocadie et Mélina réapparaissent, il propose un pacte ambigu mais nécessaire. Un coup de main pour éliminer l’oncle malveillant en échange de la promesse de retrouver leur amie, comme le dit la perfide réflexion : « C’est pourtant le seul moyen de prendre à la petite son héritage et sa tranquillité. » Avant d’en arriver là, un enlèvement doit être orchestré. Une mission délicate à laquelle s’ajoute la pression personnelle grandissante de Pince-Mitraille, confronté à des choix d’avenir qu’il n’avait jamais envisagés. Et, alors que l’Histoire poursuit son cours implacable, les destins de chacun se figent sur un nouvel ordre ou du moins sur une promesse d’ordre à venir.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le grand atout de cette série repose sur son ancrage dans des faits historiques réels, habilement enrichis par un dossier pédagogique toujours présent en fin d’album. Là où la Révolution est le plus souvent racontée depuis Paris et ses environs, Révolutionnaires ! choisit l'angle original de la province, incarné par une bande de gamins aussi attachants qu’audacieux. Leur différence de statut social ne fait qu’accentuer la force du récit, mettant en valeur une amitié et une solidarité capables de dépasser les barrières imposées par l’époque. Dans ce tome, les affrontements entre royalistes et gardes nationaux occupent une place centrale et couvrent plus de la moitié de l’album. Loin d’un schéma simpliste opposant gentils/méchants. Les scénaristes révèlent une complexité politique où chaque camp agit d’abord par intérêt, particulièrement les plus puissants. L’action n’est donc pas uniquement guidée par l’idéal républicain, mais par une mosaïque de motivations individuelles et collectives. On regrette toutefois l’absence marquée des femmes dans les luttes, alors qu’elles ont pourtant joué un rôle réel et armé. Enfin, l’épilogue ouvre le récit vers l’avenir, laissant planer le suspense. Que vont devenir nos jeunes héroïnes et dans quels nouveaux pièges risquent-elles de tomber ? Une fois encore, il faudra patienter pour découvrir la suite. Cette série sait captiver son lecteur jusqu’à la dernière page.