L'histoire de la série :
Personnage aux pouvoirs étranges, Rork, dès son plus jeune âge, a été initié aux mystères du temps, de l’espace et des mondes parallèles. Adepte des phénomènes paranormaux, il enquête au cours de ses aventures sur bien des mystères, tout en découvrant au Passage des Fragments de sa propre vie.
L'histoire :
Samuel traverse la rue pour toquer chez son voisin d’en face, Rork. Tout en partageant un bon verre de cognac, il réclame son aide et lui explique les raisons de sa démarche. Déjà tout petit, Samuel montrait une forte capacité à retrouver les choses égarées par les membres de sa famille : lunettes, clés… Jusqu’au jour où la fillette des voisins avait disparu. Rejetant le climat de tension qui émanait de la situation, Samuel-enfant se réfugiait sous un gros arbre. Il était alors abordé par un homme étrange et bienveillant, qui s’appelait Anton et lui proposait son aide pour la retrouver. Samuel le comprendra plus tard, mais Anton était un fantôme. Grace à lui, Samuel avait retrouvé la fillette et devenait un héros. Bien des années plus tard, alors qu’il était adulte, une vieille femme lui avait demandé de retrouver son mari. Samuel avait alors fait la rencontre d’un second fantôme, qui l’avait aidé à résoudre le problème. Dès lors, cela est devenu une évidence pour Samuel : il lui fallait exploiter ce don. Il était donc un détective renommé, car efficace et de bonne volonté. Jusqu’au jour où il s’était fait avoir par une mère et sa fille qui disaient vouloir retrouver leur mari et père… mais qui convoitaient en réalité un trésor. Avec quelques réticences, les fantômes avaient aidé Samuel, mais cela avait été la dernière fois…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Près de 20 ans après le septième et « dernier » tome de Rork, Andreas décoche ce tome « zéro », préquelle à une œuvre baignée d’ésotérisme qui a néanmoins de nombreux adeptes. Evidemment, c’est à travers des sagas complexes et minutieuses de ce type (on compte aussi Capricorne et Arq), qu’Andreas a bâti sa renommée. C’est aussi et surtout au travers de traitements graphiques d’une grande originalité dans les découpages et les cadrages, que l’artiste allemand évolue bien haut dessus de toutes les normes séquentielles. On retrouve dans cet « ultime tome premier » (sic) tous ces paramètres qui suscitent l’admiration sans borne ou le rejet circonspect. Ici, notre héros à la chevelure immaculée aide un bougre à ré-apprivoiser ses fantômes intérieurs, ceux-là même qui l’aidaient jadis à mettre en pratique ses facultés de préscience. Tout va bien, gardez votre calme, c’était juste le synopsis. Comme à chaque fois chez Andreas, le traitement narratif est atypique, morcelé sans préavis, entrecroisé par des trames superposées… et donc pas forcément d’une limpidité extrême. Il faut toujours considérer ses histoires à travers le prisme de l’interprétation onirique et dès lors, il est parfois difficile de faire la part des choses entre le symbole et la réalité. C’est génial et/ou torturé : chacun appréciera selon ses centres d’intérêts. Plus criante, la maestria graphique de l’auteur ne faiblit pas. C’est une prouesse à chaque fois renouvelée : le dessin virtuose s’allie à un découpage subtil, élevé au rang de science. Andreas allie un soin extrême pour les détails (regardez chaque case de près) à de savantes compositions oculaires des cases (regardez chaque planche de loin). Certain rétorqueront que son découpage a déjà été plus osé et novateur… au moins cet opus reste-t-il relativement accessible sur ce plan.
