L'histoire de la série :
Personnage aux pouvoirs étranges, Rork, dès son plus jeune âge, a été initié aux mystères du temps, de l’espace et des mondes parallèles. Adepte des phénomènes paranormaux, il enquête au cours de ses aventures sur bien des mystères, tout en découvrant au Passage des Fragments de sa propre vie.
L'histoire :
Lumière d’étoile : Rork reçoit un message mystérieux qui lui demande de l’aide dans les contrées désertiques du Mexique. Le problème est qu’il ne parvient pas à déchiffrer le langage cabalistique du message écrit. Pourtant, Rork part à la recherche de l’énigmatique expéditeur, bien décidé à comprendre ce qu’il se passe. Il est loin de se douter qu’il va retrouver une personne qu’il connaît bien…
Capricorne : Pour aider Sy-Ra à retrouver son monde et sa raison, Rork se rend cette fois à New York pour y rencontrer le manipulateur des étoiles, Capricorne. Ce dernier est un être fantasque et aventurier, capable de connaître l’avenir des gens en décortiquant leur signe astrologique. Il est prêt à aider Rork et Sy-Ra mais la clef du passage se trouve dans l’antre du dangereux Mordor Gott. Cependant, d’autres personnes venues d’un autre monde suivent de près Rork et craignent sa puissance…
Descente : Des scientifiques perdent la vie dans une de leurs recherches, agressés dans la contrée arctique par une entité mystérieuse. Rork se retrouve au même endroit. Il y voit alors d’étranges sphères qui lui lancent un rayon puissant. Rork survit, à la différence des infortunés scientifiques, et suit ces sphères jusqu’aux entrailles de la terre…
Retour : Rork retrouve Capricorne, mais Sy-ra a disparu. Les deux compagnons entreprennent une expédition pour la retrouver, sans se douter qu’une dangereuse créature les attend pour leur tendre un piège…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rork, étrange voyageur temporel aux longs cheveux blancs, a été créé par Andréas en 1978. Le moins que l’on puisse dire est que cette série est ultra moderne encore aujourd’hui et cette intégrale est là pour nous le rappeler. Dans des aventures sidérales et sidérantes, Rork fait voyager le lecteur et le fait s’évader comme jamais dans le 9ème art. Cela est essentiellement dû à un graphisme totalement fou, qui vous transportera dans des contrées extraordinaires. A la frontière entre la pagination de Druillet, les visages ciselés de Frank Miller, la modernité de Will Eisner, Andreas fait exploser les codes graphiques de la bande dessinée et offre une production totalement époustouflante… bien valorisée par cette belle édition. La découverte des planches d’Andreas est une expédition en soit. Le lecteur sera dérouté par le décloisonnement vertigineux des cases, voyagera par l’immensité des décors et plongera dans le temps et l’espace par des plans et prises de vue abracadabrantesques. Jouant avec tout ce qu’il est possible d’utiliser dans l’art graphique, Andréas alterne gros plans puissants, décors hachurés, poses dynamiques, immensité du paysage, noir et blanc envoûtant. Certaines planches, vides de textes, sont des invitations au voyage ou à la méditation. Dans Descente, Rork plonge dans un gouffre immense et sa chute puis son atterrissage sont représentés par pas moins de trois cents cases… en une seule planche ! Constamment en recherche visuelle, Andréas tente de mimer l’action et l’émotion du récit en trouvant le cadrage juste, la prise de vue la plus efficace. Nombre de mises en pages sont hallucinantes de beauté et d’audace, à se faire dresser les cheveux de Rork sur sa tête ! Intégrant un noir et blanc sublime proche des grands maîtres de la gravure, Andréas offre même quelques planches en peintures directes dans les débuts de Descente. Jamais égalé (seul Schuiten reprendra sa grandeur des cases et la majesté de ses décors), le dessin d’Andréas est un chef d’œuvre à lui seul. Le graphisme proprement sublime s’accompagne d’histoires incroyables et totalement dépaysantes. Andréas rend hommage à Jules Verne, en insérant des faux extraits de romans, et invente des mondes hallucinants tout droits sortis de rêves psychédéliques. Le point d’orgue de cette intégrale reste l’histoire Capricorne, le tome le plus abouti dans sa conception scénaristique, qui mêle bon nombre d’intrigues et de péripéties. A tel point qu’Andréas récupérera ce personnage fascinant et visionnaire dans une autre de ses séries. « Espérons Low, que le rêveur ne dorme pas à l’infini. Qu’un jour il se réveille et voie les choses telles qu’elles sont et non comme il désire les rêver ». Peut-être, mais en attendant, rêvez les yeux ouverts devant ce spectacle unique !
