L'histoire :
Dans l'enceinte d'Auschwitz en 1944, Ludwig rencontre un compositeur nommé Erwin Krasa, dont il détiendra finalement le manuscrit d'un dernier opéra inachevé. Jeannie espère qu'il sortira vivant du camp, mais nombre des souffrances qu'elle va endurer pendant cette période d'attente resteront inconnues de celui qui deviendra son mari. En cette année 1969, Jeannie est non seulement soupçonnée du meurtre de son mari, mais désormais aussi de la blessure par balles de Miles Calvin dans une boîte de nuit londonienne. Kundry est interrogée par la police sur ses relations avec le jeune homme pourvoyeur de drogue, et raconte la dernière fois qu'elle a vue sa mère. La possibilité d'une liaison avec un homme nommé Sebastian ne colle pas avec la force de l'amour qui unissait ses parents. Et leur combat commun pour retrouver les anciens nazis qui avaient réussi à reprendre une vie normale après-guerre, utilisant parfois les résultats des horribles expériences effectuées sur les prisonniers dans les camps.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les promesses du premier tome de ce nouveau diptyque sont tenues, avec une enquête fouillée qui mélange les tensions au sein de la famille de Jeannie Sherman et la traque aux criminels de guerre nazis. Le lien avec la série mère en six tomes reste presque secondaire, même si l'histoire de Ludwig et Jeannie était ancrée dans les tomes d'origine. Le scénario de Stephen Desberg permet une lecture indépendante, et c'est plutôt agréable, même si une plongée dans le cycle complet révèle une cohérence totale. Le changement de ton est d'ailleurs très marqué, avec le dessin ligne claire de Magda très différent de celui de Griffo, mais toujours ce grand souci de lisibilité. Les révélations ne manquent pas, habilement sous tendues par les flashbacks vers la période de guerre. Cela dit, c'est bien à une enquête policière que l'on assiste, autour d'un meurtre au coupable bien trop évident. Un cycle supplémentaire bien réalisé, mais pas forcément indispensable à l'ensemble de la série, à moins que Desberg n'ait déjà prévu de poursuivre sa saga familiale et d'y ajouter des dimensions contemporaines. Ce dont le bougre de scénariste est fort capable...