L'histoire :
Il y a 12 ans, lors de la bataille du Grand Pilier, une armée de simples mortels parvint à empêcher les Dieux de répandre le mal absolu. Leur commandant en chef, le Général Arthur, y laissa la vie. Aujourd’hui dans l’ombre, les forces du mal semblent œuvrer à nouveau… Il serait donc peut-être imprudent que Bezay, une elfe à la tête d’une petite troupe de mercenaires, s’aventure à les titiller un peu. Et pourtant, elle semble décidée, pour quelques pièces d’or, à pénétrer dans Gadara, l’ancienne cité des mages, pour y récupérer le crâne d’un de ceux qui avait osé s’opposer à Myaghrth, le grand dragon rouge. Malgré la réticence de certains de ses compagnons, elle s’empare de l’objet… et réveille une armée de spectres revanchards et assoiffés de sang. Un compagnon de Bezay y laisse la vie, un autre est grièvement blessé. L’adition aurait cependant pu être plus corsée sans l’intervention d’un mystérieux sorcier. De même, le courage de Turo, un jeune chasseur (au mauvais endroit, au mauvais moment) a permis de limiter amplement les dégâts. Il conduit d’ailleurs Bezay et son compagnon blessé au village, pour qu’il puisse reprendre quelques forces. Bezay ne tarde pas à détecter chez son sauveur des aptitudes hors du commun. Aussi, lui propose t-elle de l’accompagner pour partager ses aventures…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Turo, les dingos d’heroic-fantasy vont pouvoir accrocher une énième proie à leur tableau de chasse, au rythme d’un récit de facture classique mais mené tambour battant. Dans cet univers, codifié depuis des lustres, on retrouve donc sans surprise dragon, nain, elfe, valeureux guerrier, magie… au service d’une quête contre les forces du mal et tutti quanti. C’est un jeune chasseur à crinière blanche, pas manchot pour deux sous et impatient d’aventures, qui mène ici la danse. Il est très habilement mis en valeur par une kyrielle de seconds rôles à fort potentiel : de quoi, très rapidement, faire une fine équipe capable d’humour, de bons sentiments et particulièrement versée dans l’action. Car dés l’ouverture de cette première saga en solo, Mateo Guerrero ne ménage pas sa peine à faire bondir et rebondir l’aventure. Via un découpage habile et adrénalisant, il distille son intrigue, tisonne ses mystères dans une atmosphère de légende prompte à nous accrocher irrésistiblement. Dés lors, on s’impatiente de savoir qui est réellement le jeune gamin, pressé de connaitre le destin qui lui sera réservé. Le dessin aux velléités mangas participe très largement à cette débauche d’énergie. Et même si la colorisation agresse parfois un peu l’œil, l’ensemble du graphisme correspond plutôt à ce que l’on en attend pour ce type de récit. Bref, rien de bien neuf sous le soleil de ce genre multi-décliné, mais, pour autant, les passionnés devraient apprécier que leur joujou soit traité aussi sympathiquement. A suivre donc…