L'histoire :
1356. La guerre fait rage entre les français et les anglais. Alors que l'armée anglaise traverse la Vienne à Châtellerault, l'ost du roi de France, à quelques lieus seulement, se dirige vers Poitiers. La pluie fait rage et le convoi mettra encore un certain temps avant de passer la rivière sur le pont de Chauvigny. C'est le bon moment pour faire une halte. Dans l'ombre, une espèce de sorcier guette de loin un jeune homme au teint hâlé. Cela fait plus de 15 jours que Vasco accompagne depuis Paris l'ost, dans l'espoir d'approcher le roi, afin de le décider à permettre l'ouverture d'un comptoir de la célèbre banque Baglioni. Il tue le temps en jouant aux dames et en buvant bon train avec quelques écuyers. Après une nouvelle soirée fiévreuse, il monte dormir dans une chambre, laissant de bon cœur la sienne à Thibaut de Harcourt, qui a repéré une jolie femme s'exhibant à la fenêtre d'en face. Le lendemain, ce dernier est retrouvé assassiné dans sa chambre. Il ne fait aucun doute à Vasco qu'il devait certainement être la cible réelle de ce crime. Mais il est immédiatement arrêté pour meurtre, en tant que principal suspect…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce 5e recueil de 3 albums, Vasco revient en Europe. Gilles Chaillet met d'abord son talent de narrateur historique pour nous faire (re)découvrir l'Histoire de France à travers un diptyque haletant, où Vasco, à son habitude, exerce une influence prépondérante. Puis ce sera l'occasion pour notre banquier médiéval de se diriger vers Bruges, afin de régler la succession de feu son ami Van Loo. Artistiquement, cela saute aux yeux : Chaillet est dans la pleine force de son art. Il rivalise de talents pour reconstituer des décors de toutes beautés. Châteaux forts et autres architectures Flamandes s'étalent au plus grands plaisirs des yeux. Le tout est accompagné d'un dossier sur la relation de l'auteur avec les peintures flamandes et italiennes, sources indéniables d'inspiration. En revanche, si les scenarii de Chaillet sont pimentés et intéressants à souhait, comme à l'accoutumé, le lecteur assidu ne manquera pas de s’agacer sur nombre détails… C’est un frère qui joue continuellement le mystérieux méchant plein d'attentions, une certaine Sophie qui réapparaît (en 2 pages) sans grande motivation valable, ou d'autres personnages morts qui ressurgissent de leur tombe. L’auteur doit certainement se douter qu'il exagère un peu avec ces ficelles bien trop usées…
