L'histoire :
Carcassonne se prépare au siège anglais qui l’attend. Les paysans se hâtent pour se mettre à l’abri des remparts emportant vivres, animaux et maigres biens. Dans deux jours au plus, l’ennemi sera là. Malgré l’état d’urgence, le frère Eudes n’a qu’une idée en tête : faire brûler le groupe de cathares promis dernièrement au bûcher. Ce dernier use de tout son zèle auprès du Sénéchal, le messire de Barbazan, pour précipiter l’exécution de ces pauvres gens considérés comme hérétiques. C’est dans cette fièvre de la préparation au siège, que Vasco entre dans la ville. Il espère arriver à temps pour empêcher la mise à mort des cathares. En effet, parmi les pauvres bougres condamnés par la Sainte Inquisition, se trouve Francesco Baglioni, son père ! Vasco n’a quasiment pas revu son père depuis le décès de sa mère, mais il ne peut que tout tenter pour le sauver des flammes, lui déjà détruit psychologiquement par la mort de son épouse. Il demande audience auprès des autorités, et n’obtient que la confirmation des crimes contre la religion reprochés à son père. On lui fait toutefois comprendre que rien ne peut le sauver. Au matin de l’exécution, Vasco réussit à interpeller son père parmi les condamnés que l’on conduit sur le bûcher. Celui-ci lui répond par un simple sourire : il a l’air heureux de mourir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième livre de l’intégrale de Vasco réunit les tomes 7-8-9 de la série. Dans les deux premiers Le diable et le cathare et Le chemin de Montségur, Chaillet aborde le thème sensible de la religion au XIVe siècle, au travers de la confession cathare de son père. De manière intelligemment scénarisée, l’auteur inspiré permet alors au lecteur d’en savoir un peu plus sur les pensées de l’époque, sans tomber dans le piège de l’accumulation rébarbative de détails. Un dossier spécial accompagnant cette intégrale permet notamment de découvrir ce travail de reconstitution de l’auteur. C’est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur les origines de Vasco : pourquoi a-t-il été recueilli et élevé avec son frère auprès de son oncle, le grand banquier Tolomeï. Le personnage de Vasco y gagne grandement en épaisseur psychologique. Dans la troisième aventure de ce recueil, Poussière d’Ispahan, première partie d’un dytique terminé dans le recueil suivant, Chaillet approfondit encore le caractère de son héros, fort peu développé jusqu’à présent. De façon surprenante, Vasco apparaît alors comme un jeune coq ayant parfois du mal à contenir sa fougue et son humilité. En compagnie d’un nouveau venu, Hans Peter Van Loo, aussi rustre que bourrin, ce nouveau couple d’amis donne une nouvelle dynamique à la série…
