L'histoire :
A la différence du Beaujolais nouveau, qui sort tous les ans en novembre, le BDM parait désormais tous les deux ans (en novembre aussi, donc). Hormis cette récurrence bisannuelle, l’épais ouvrage montre les mêmes caractéristiques que le nectar rhodanien : les amateurs lui font la fête systématiquement, même s’ils connaissent par avance sa saveur triviale ; et deux fois sur trois, on lui prête un goût de banane. Rappelons les caractéristiques du breuvage : il est un catalogue exhaustif de tous les albums de bande dessinée publiés depuis l’invention de la bande dessinée imprimée sur support papier. C’est-à-dire pour cette édition, 170 000 titres, soit 10 000 références de plus que la précédente, avec leurs côtes tarifées, leurs dépôts légaux, leurs petits détails qui font leurs grandes différences (notamment pour les tintinophiles compulsifs). Depuis quelques opus, cet argus culte s’étend également aux périodiques et à certains produits dérivés (jeux et disques).
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sous la direction de Philippe Mellot (le M de BDM), Laurent Turpin, Isabelle Morzadec et Michel Denni (le D de BDM), le BDM nouveau est enfin disponible chez tous vos bons cavistes ! Une bouffée d’air très attendue par les collectionneurs, qui peuvent enfin s’adonner à leur inventaire bisannuel pour évaluer le coût de leur précieux, en reprenant tout à zéro comme à chaque fois (sinon ça ne serait pas drôle). 170 000 références d’albums de bande dessinées sont ainsi de nouveau identifiées, datées et côtées, pour permettre l’achat-vente dans l’univers impitoyable de la BD d’occaz’. Cela dit, plus qu’une science exacte, les côtes sont avant tout des estimations, autour desquelles vendeurs et acheteurs établissent leurs tractations, en fonction de l’état de conservation des albums, de la quantité emballée-pesée (« Y’en a un peu plus, j’vous le mets quand même ? ») et de leurs compétences de négociateurs. Thématisée par les patrimoniaux Schtroumpfs pour accompagner vos recherches, la présente édition compte 1675 pages (contre 1480 pour la précédente, avec laquelle vous pouvez désormais caler vos armoires). Et plutôt que des couvertures d’albums aléatoires, ce sont 800 affiches de films qui viennent donner des bouffées d’air au sein des millions de petites lignes, et venant illustrer les liens intimes entre le 9ème et le 7ème art.
