L'histoire :
En Norvège, le 23 novembre 1943, un homme saute d'un avion en plein vol, visant une usine hydroélectrique. Une fois au sol, cet individu au visage dissimulé sous une longue capuche élimine les soldats effectuant leur tour de garde à l'aide d'un couteau. Lourdement armé, l'homme s'infiltre facilement à l'intérieur et trouve sa cible : un homme assis sur une machine, un casque sur la tête et le nom de l'intrus s'échappant de sa bouche : Eddie Gorm... Trois ans auparavant, à Londres, ce même Eddie Gorm joue régulièrement des poings avec quelques dockers sous ses ordres, en vue de faire respecter l'éthique locale. Un jour, alors que sa société perd beaucoup d'argent, il reçoit la visite d'un certain Jack Turpin. Ce dernier souhaite l'engager pour commettre un casse dans un entrepôt. Peu après, Eddie apprend que cet individu opère pour le compte des nazis. Alors qu'il est prêt à refuser, des américains le contactent et lui demandent de jouer l'agent-double...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le français Ubi Soft fait partie des fleurons des développeurs de jeux vidéo. Parmi ses nombreuses licences, on notera des marques populaires comme Prince of Persia, Rayman ou Les Lapins Crétins. Fin 2007, l'éditeur lance Assassin's Creed, un concept qui trouve rapidement ses fans. Alors que d'autres épisodes suivent et qu'un film avec Michael Fassbender est produit, plusieurs séries de bandes dessinées sont lancées. Conspirations est le premier titre réalisé par des artistes français. Au scénario, Guillaume Dorison (frère de Xavier) montre qu'il apprécie l'œuvre vidéoludique en imaginant un récit inédit et bien construit. La montée en puissance de son héros fonctionne. L'auteur évite de trop céder à la tentation de mettre en scène l'assassin dans sa fameuse tenue à capuche, et consolide ainsi le background de son histoire. Après quelques premières pages assez moyennes, Jean-Baptiste Hostache trouve quant à lui le bon calibre et présente des planches efficaces. Le Londres des années 40 est bien restitué également. Dans ce contexte original et bien rendu, voici une transposition qui vaut le détour, qu'on soit fan ou pas.