L'histoire :
Eddie Gorm, docker londonien pendant la seconde guerre mondiale, a été contacté par la confrérie des assassins, afin qu’il serve d’agent infiltré chez les nazis. Gorm a de bonne raison d’en vouloir aux nazis : sa femme et ses enfants ont péri sous un bombardement allemand. Au terme d’un engagement a priori sans faille, il a percé un secret scientifique et ésotérique de la plus haute importance mis au point par Nikola Tesla : « die Glocke ». Ou comment, sous prétexte de fabriquer de l’eau lourde et de suivre un programme de développement nucléaire dans une usine norvégienne, les nazis, affiliés aux templiers, ont découvert les « fragments d’Eden », leur permettant l’amélioration génétique et le voyage dans le temps. Mais lors de son assaut sur l’usine norvégienne, Gorm se retrouve prisonnier du général Kramer. L’ex-docker sert alors de cobaye pour un bond temporel dans le corps de son petit-fils Maxime, 75 ans plus tard. Il réapparait ainsi à Madrid en 2017, tandis que des collègues de Maxime font justement une expérience d’Eden sur lui. Mais cette incarnation est de courte durée : Eddie revient vite dans son corps de 1943, au moment où Julia, elle aussi de la confrérie des assassins, s’apprête à le sauver...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Houla, du calme, prenons le temps de respirer une seconde. Et donc les nazis seraient une résurgence des templiers, et ils auraient développé des super pouvoirs génétiques grâces à des artefacts ésotériques appelés pommes d’Eden (et non pas pomme d’Adam), qui leur permettent de voyager dans le temps et de lutter contre la guilde des assassins qui, comme leur nom ne l’indique pas, sont en fait des gentils ? Bien, bien, bien… Reprenez donc un peu de tisane. Dans la position du lotus. On ne vous demandera pas vraiment d’accorder du crédit à ce genre d’histoire. Même pas de vous laisser absorber par le flux de ces aventures légèrement indigestes, qui ne se privent pourtant pas d’être cadencées par des explosions, des kickbacks-arrière dans le menton, des poignards planqués dans les manches des parkas, des bases secrètes démentielles, des retournements de situations invraisemblables et spectaculaires… Guillaume Dorison (à ne pas confondre avec le frangin Xavier) possède certes le savoir-faire du rythme séquentiel. Dommage qu’il ne le mette pas au profit de scénarios plus subtils. Evidemment, il s’agissait avant tout ici de coller aux fondamentaux inhérents du jeu vidéo… et sur ce plan, le cahier des charges (compliqué !) est respecté. Les amateurs du dessin de Patrick Pion se raccrocheront eux aussi aux branches. Car si le dessinateur est un cador tout terrain, on ne le sent guère motivé par le souci des finitions accordées à ce qui ressemble à un travail de commande, alimentaire.