L'histoire :
Un hélicoptère se pose sur une base scientifique enneigée. Le chef de l'équipe descend et constate que l'ensemble du personnel de la station est mort dans des circonstances mystérieuses, comme si un virus s'était propagé et avait anéanti toute l'équipe. Dehors, un cadavre est recouvert de neige, c'est sûrement le dernier survivant. Mais qu'est-ce qu'il est arrivé à ces gens ? Sûrement à cause des courants marins millénaires qui s'arrêtent, la circulation thermoline ne réchauffe plus l'Europe... C'est là où entre en scène son personnage principal : un peintre paysagiste ! Ce récit est le point de départ du roman d'un écrivain, qui n'a rien produit depuis 4 ans et la mort de sa femme. Il expose à sa fille, Luz, cette nouvelle histoire qu'il souhaite écrire. Dehors, le « Chuchoteur » pirate les ondes de la principale chaîne de télévision pour diffuser des messages à destination d'une population selon lui trop docile à l'égard de ceux qui détiennent pouvoir et argent. Qui est cet homme qui éveille les consciences des uns et heurte les susceptibilités des autres ? Pendant ce temps, dans les tours du Rex Lab, Levin et M. Novoa palabrent. Ici, on s'inquiète, suite à un rapport des virologues et des généticiens, de la mutation de virus sur une souche sauvage...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça commence comme dans un bon vieux John Carpenter, avec cette station polaire victime d'un virus (The Thing, quand tu nous tiens...) pour continuer dans un monde totalitaire aux accents orwelliens. Au milieu de tout, un mystérieux personnage, le « Chuchoteur » sème la pagaille et pousse la population à l'insurrection, via des vidéos. Au fur et à mesure, sa personnalité intrigue. Est-ce un des membres d'un groupe de rock qui désire enregistrer sa première maquette ? Un vieil écrivain sur le retour qui cherche l'inspiration ? Un criminel impitoyable au service d'un grand groupe pharmaceutique ? Ou bien quelqu'un d'autre ? Colo tisse sa toile narrative avec brio, montrant une véritable dextérité dans l'art de raconter des histoires d'une noirceur impitoyable. Bien sûr, on notera certaines longueurs qui ralentissent la fluidité de lecture... mais quelle belle performance de la part de l'auteur ibérique (plus de 380 planches s'il vous plaît !), plus habitué que jamais à travailler en tant qu'illustrateur publicitaire. D'ailleurs, cela s'en ressent dans sa façon d'appréhender le dessin. Son trait limite rough et très comics (rappelant par son ambiance Fell, de Ben,Templesmith), va à l'essentiel, procurant un plaisir de lecture intense. Une belle première BD en bonne et due forme, qui devrait lancer la carrière de Colo !
