L'histoire :
En 1511, le castillan Gonzalo Guerrero fait partie d’un groupe rescapé d’un naufrage en mer des Caraïbes. Entassés sur une barque sur une mer d’huile, ils désespèrent… lorsque soudain, l’un d’eux aperçoit un littoral exotique. Ils sont sauvés ! Ils enterrent leurs morts et étanchent leur soif. Derrière les palmiers, Guerrero aperçoit le haut d’un bâtiment en pierres. Il part seul en reconnaissance et découvre la ruine d’une ancienne gigantesque cité ornée de magnifiques sculptures, mais désormais recouverte de jungle. A son abord, un groupe de jeunes femmes indigènes prennent un bain dans la rivière. Quand elles aperçoivent l’espagnol, elles s’enfuient ! Au même moment, leurs hommes se présentent sur la plage aux autres naufragés. Ils portent leurs armes, exhibent des tatouages impressionnants et des tenues exubérantes. L’un des espagnols dégaine son épée… un geste aussi réprimé par une volée de flèches dans le buste. Ils sont emprisonnés et conduit au temple. A son tour, Guerrero n’échappe pas à ce sort. Quatre d’entre eux sont rapidement sacrifiés pour les dieux, leurs corps ensanglantés roulant au pied des raides escaliers du temple. Epargné, Guerreo ne compte pas faire partie des prochains sacrifiés. Il se rebelle au moment où on leur apporte de la nourriture et récolte un violent coup de poing au visage…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis Tintin et le temple du soleil, Jeronaton, alias Jean Torton, est passionné par les civilisations précolombiennes. Il l’a maintes fois prouvé à travers ses ouvrages BD plus didactiques que rocambolesques, et notamment ses Voyages d’Alix spécialisés dans les Incas et les Mayas. Avec El Nakom édité par les éditions du Long Bec, il revient sur un personnage et une conquête qu’il avait déjà employés sur un one-shot édité chez le Lombard : Gonzalo Guerrero (1991). Au début du XVIème siècle, le castillan faisait authentiquement partie d’un groupe de conquistadors venus envahir le Mexique… mais il s’intégra finalement à la vie indienne et devint le symbole de la traîtrise, de l’indianisation extrême, en aidant les mayas à repousser les tentatives de conquêtes ultérieures. C’est cette histoire vraie que romance ici Jeronaton, de la manière la plus réaliste et documentée possible. Certes, l’auteur ne brille pas lors des scènes d’action, mises en scène de manière posée et baroque (ex : le coup de poing p.9 ou l’indien qui s’assomme p.24)… mais sur tout le reste, c’est exemplaire ! A travers un dessin statique en couleurs directes et bariolées, et des perspectives toujours justement proportionnées et détaillées, on s’immerge incroyablement dans la civilisation maya, on découvre leurs somptueuses cités, leurs costumes extravagants, leur mode de vie exotique, leur jungle luxuriante. Et pour bien faire les présentations, l’auteur fait précéder sa BD d’un habile dossier documentaire synthétique de 7 pages. Cette aventure humaine folle se poursuivra prochainement dans une seconde partie de diptyque.