L'histoire :
Avec son moteur V8 Ecotech, ses 7600 chevaux, ses 4 roues motrices, ses multiples caméras, ses capteurs de proximité, ses multiples airbags rétractables, son intelligence artificielle ultra perfectionnée, son blindage intégral, la Monolith est la voiture la plus puissante et la plus sûre jamais construite, à la pointe de la sécurité, du design et de la technologie. Carl, qui aime tout contrôler dans sa vie a d’ailleurs cédé au plaisir de la posséder. Or il aime tellement tout contrôler, à un point ultime, que sa femme Sandra pète un câble. Elle lui annonce qu’elle le quitte, en emportant avec elle leur fils David, âgé de 3 ans. Une dispute conjugale explose alors. Mais Sandra est décidée. Elle n’en peut plus d’être espionnée à chaque instant de sa vie. Elle a besoin de liberté. Elle se barre à bord de sa « petite » voiture. Mais au bout de quelques minutes, elle s’aperçoit qu’elle est suivie dans les embouteillages urbains par Carl, à bord de sa Monolith noire. Elle tente de le semer… en vain. On ne peut pas semer une Monolith. Carl tente faussement de s’excuser et il lui propose même de partir avec sa Monolith, par souci de sécurité pour elle et pour leur fils. Sandra hésite, mais accepte et repart à bord de la Monolith, après s’être identifiée auprès d’Irma, l’IA de bord de la voiture. Elle comprend cela dit que c’est encore un moyen pour Carl de la surveiller, via la localisation GPS partagée de la voiture. Elle demande donc à Irma de désactiver le GPS. Puis elle prend la direction de vastes territoires arides…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Importé d’Italie (des studios Bonelli) et prévu pour couvrir deux tomes, Monolith se présente comme un thriller de légère anticipation, original tant par son angle d’approche narratif que pour son traitement (info)graphique. D’emblée, le lecteur est présenté à une voiture high-tech, la Monolith. Elle représente ce qu’on peut concevoir de plus sophistiqué, sécurisé, puissant et solide en la matière de méga-bagnole de ouf. A l’instar de Christine dans le roman de Stephen King (et son adaptation ciné), elle incarne ici un ennemi à part entière, mais débarrassé de tout caractère malveillant et ésotérique. Ce sont basiquement ses avantages technologiques modernes qui se révèlent être un piège terrible pour Sandra, le personnage féminin qui occupe la majorité de l’intrigue, en quasi solitude. Le suspens va croissant, jusqu’à atteindre de chouettes moments de terreur, amplifiés par le traitement visuel. Le dessinateur LRNZ (assurément un pseudo…) y va à grands coups de brosses infographiques, à la manière d’un peintre impressionniste formaté par Photoshop®. Or le rendu réaliste, qui joue avec des profondeurs de fous et une savante gestion de la lumière, est saisissant. C’est tout à la fois cinématographique, ultra dynamique et idéal pour ce qui est des ambiances (clairs obscurs, séquences nocturnes…). Un seul petit regret : il y a 86 pages, mais elles se lisent très vite ! On abandonne Sandra dans une position fort inconfortable, qui donne diablement envie de découvrir la suite…