L'histoire :
Au lendemain de leur mésaventure dans l’église Saint-Eustache de Paris, les anges gardiens Yésiod et Jéliel, ainsi que l’angette Om, ont été mutés par l’archange Uriel à Notre-Dame. Sur les toits de la cathédrale, les angeslots et les petits démons se livrent à une guerre incessante, qui perdure depuis des mois et des mois… Nos chérubins commencent à avoir des envies de désertion, lorsqu’ils sont convoqués par Uriel. Après enquête sur les évènements de Saint-Eustache, le « haut commandement » les réhabilite et les nomme ange gardien de première classe. Cette promotion s’accompagne bien entendu par un changement d’affectation plus digne de leur valeur. Les voilà donc tous trois mutés… dans un pensionnat pour jeune fille en Bretagne ! Mais Uriel reste très évasif sur la nature de leur mission, se contentant de leur décrire une destinée angélique menacée par des forces obscures. Une fois sur place, ils visitent les lieux en compagnie de l’ange de faction, pressé de s’envoler en vacances. Croyant tout d’abord au poste de leurs rêves, ils ont tôt fait de repérer deux jeunes filles aux caractères opposés. D‘un côté Lucile, soupçonnée d’être l’instigatrice de phénomènes étranges. De l’autre Blanche, la meilleure et la plus sage des élèves…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir créé il y a 3 ans cet univers céleste et humoristique dans un premier one-shot, Dieter et Olivier Boiscommun ont donc décidé de récidiver avec cette suite tout aussi réussie. Le charme de la série réside dans les (petits) défauts moraux des angelots, qui augmentent bien plus leur capital sympathie que s’ils étaient réellement des monstres de vertu. Bien des luttes entre forces du bien et forces du mal mériteraient un traitement aussi délicieusement malicieux. On retrouve donc avec plaisir nos trois espiègles personnages, dans un nouveau cadre, la Bretagne rurale. L’intrigue y gagne au passage en consistance. Car si le ton demeure léger, l’ambivalence progressive de Yésiod accorde un peu plus de maturité à la sempiternelle et rebattue lutte du bien contre le mal. Graphiquement, Olivier Boiscommun donne une nouvelle fois la mesure de son talent, en livrant un dessin digne du premier tome. A l’aide d’un trait sans encrage, souvent directement réalisé par petites touches de couleurs, il parvient tantôt à réchauffer l’atmosphère, tantôt à nous plonger dans des ambiances réellement angoissantes. La fin en queue de poisson, laisse présager d’une suite tout aussi réjouissante.