L'histoire :
Sous le règne de François 1er, Antoine Sèvres, jeune prêtre itinérant, revient de captivité de chez les maures à Montbeyrac, où il espère entrer au service du Seigneur de Puyssargue. Il effectue le trajet en compagnie d’une précieuse cargaison de sel, que le Seigneur a pris soin de faire escorter par les hommes armés du commandant Robert Loriot, un homme juste et vaillant. Durant un bivouac, deux brigands profitent de la nuit et de l’isolement d’Antoine pour tenter de le détrousser. Mais Robert intervient, abat l’un deux d’une flèche et reconnaît en l’autre un ancien compagnon d’arme, Louis Berlot. Le lendemain, le convoi arrive à bon port et Antoine pâtit d’un accueil fort peu avenant de la part du Seigneur de Puyssargue, visiblement perturbé par la mort de Berlot. Le lendemain matin, le corps de Robert est retrouvé, le crâne défoncé par une masse d’arme. Immédiatement, la rumeur populaire évoque une vengeance de Berlot. Mais Antoine ne se laisse pas convaincre par les apparences. Il décide de mener son enquête, en commençant par questionner l’amante de Robert, dont le comportement était pour le moins équivoque la nuit du meurtre……
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Antoine Sèvres, inscrit dans la collection Dédale, propose de partager une enquête policière replacée dans un contexte historique fidèle. Malgré sa robe de bure et son statut d’homme de foi, ce nouveau héros pragmatique délaisse la théologie pour les sciences et la recherche de la vérité. Au scénario de ce polar historique, Laurent Rullier prouve une nouvelle fois son grand talent de dialoguiste. Tout comme les expressions dans Victor Levallois nous transportaient au beau milieu des années 50 françaises, les répliques dans Antoine Sèvres subliment l’enquête policière dans un phrasé savamment adapté à notre compréhension contemporaine. A lui seul, ce soin tout particulier apporté aux dialogues et la narration contribue à rendre palpitante l’enquête, malgré une perspicacité du héros bien commode. Ce premier tome a le mérite de boucler entièrement une première enquête, dans ce qui s’avère peut-être pour le moment la meilleure série de cette jeune collection… en ce qui concerne les aspects policiers. Car, hélas, le dessin d’Alessio Lapo est un peu terne. Son trait est certes précis et travaillé, mais surtout trop fin et pâtissant d’une colorisation informatique un peu délavée et floue. Dommage…