L'histoire :
Emprisonné par le Commandant argentin Lagarigue pour avoir emprunté un petit bateau à moteur, Johannes Orth n’a pas fini de porter la poisse à la petite communauté d'Ushuaïa qui l’a accueilli. Poursuivi par la milice du Paramo pour d’obscures raisons, l’aventurier attire le mauvais œil sur Anna Lawrence, la fille adoptive du révérend responsable de la petite communauté : elle est capturée par Mac Hilian et ses miliciens pour servir de monnaie d’échange. Averti, Lagarigue prend les choses en mains avec le peu d’hommes dont il dispose. Orth lui propose même de l’aide... mais l’argentin connait bien ce filou et il sait qu’il risque de lui fausser définitivement compagnie à la moindre occasion. Et ça, il le refuse, car il sait qu’Orth n’est pas celui qu’il prétend, qu’il est bien plus important qu’il ne le dit. Pourtant, il lui propose une partie d’échec et lui promet la liberté en cas de victoire… A quelques distances de là, captive dans la forêt, Anna profite de la complicité d’un des miliciens pour prendre la fuite dans les marécages… Au même moment, Yakaïf doit intervenir violemment auprès des marins français pour qu’ils ne tirent pas sur ses frères Yamana qui ont décidé de quitter la protection des militaires…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Retour en Terre de Feu au XIXe siècle, pour ce 3e et avant-dernier volet d’une série aux accents de western, mêlant toujours aussi habilement didactisme, aventure au grand air, intrigues et action. Alimenté depuis son ouverture par une palette de protagonistes savoureux jouant le subtil équilibre entre bons et méchants, le récit se voit ici délesté de quelques uns d’entre eux, via une cascade de rebondissements particulièrement bien orchestrée. Coups de fusils dans la plaine, incendies, poursuites dans les marécages ou entre les icebergs : Christian Perrissin fait le ménage en vue du final, qui recentrera vraisemblablement l’intrigue sur les personnages principaux d’Orth, Anna et Yakaïf. Certains y verront peut-être une manière expéditive (pourquoi pas un peu « too much ») et déguisée de se « désavonner » la planche, un brin. Mais l’intrigue n’y perd en tous cas ni de sa force épique, ni de son tison romanesque, ni de son impeccable pouvoir d’attraction. D’autant que le scénario en garde suffisamment sous la pédale pour donner encore très envie. Perrissin démontre ainsi une nouvelle fois qu’il est un formidable conteur, capable en quelques pages de faire voyager, au gré d’un récit divertissant. Enea Riboldi participe quant à lui amplement à la réussite de l’ensemble, en livrant un dessin réaliste, maitrisé et laissant particulièrement sa place au dépaysement. En un mot : captivant !