L'histoire :
Sur Marmola, la planète de marbre, Bérard est le dernier des Castaka. Face au danger d'invasion des armées de l'empire venues piller les ressources de la planète, il réunit cérémonieusement les siens. Parmi ceux-ci, son gendre, Othon Von Salza, que Bérard a choisi pour être son digne successeur. Celui-ci deviendra le premier des Métabarons. Après le défi rituel qui unit le maître à son héritier, Bérard entame l'histoire de ses ancêtres (NB : les premières pages sont un miroir des pages 34 et suivantes du tome 1 des Métabarons). Leur histoire commence sur Ahour-la-naine, où se battaient jadis férocement deux clans, les Castaka et les Amakura. Leurs combats prohibaient tout recours aux armes modernes et respectaient rigoureusement un code d'honneur d'un autre temps. Un jour, le chef des Amakura en vint à souiller la lignée des Castaka en violant la princesse héritière, scellant ainsi le destin des deux clans. Un combat à mort s'engagea, au cours duquel ne sera fait aucun prisonnier. Mais alors que les Castaka l'emportent, le chef des Amakura répand, avant de se donner la mort, un gaz de stérilité qui fait de l'enfant bâtard, fruit du viol de la princesse Castaka, le seul héritier possible, et le seul mâle fertile du royaume…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qu'allait donc bien pouvoir inventer Alexandro Jodorowsky après les x suites et développements autour de l'univers de l'Incal ? Sans sacrifier à ses thèmes favoris (les relations incestueuses, le sacrifice de la chair, les lignées tragiques et les codes d'honneur un peu absurdes), on est agréablement surpris par un scénario renouvelé. C'est une bonne histoire que nous conte cette BD… même si on s'emmêle un peu au début entre drapeau rouge et drapeau blancs (tout comme les auteurs semble-t-il). Bien sûr, on retrouve les mêmes codes de narration et le champs lexical (paléo-truc and co.), mais point de délires technologiques. L'utilisation du code guerrier nippon, omniprésent, est bien négociée. Reste à savoir s'il ne va pas reproduire le même schéma au cours d'une trop longue série, à la manière des technopères, où on commençait franchement à en avoir marre... Quant au dessin, il laisse d’humeur mitigée : Das Pastoras réussit bien à s'approprier le trait de Juan Gimenez, en ajoutant sa propre touche, avec une patte un peu plus fine, plus fouillée et un travail neuf sur les couleurs. D'un autre côté, c'est aussi kitsch que l'original, et les visages des personnages sont franchement moches !