L'histoire :
Déjà accablé par son héritage génétique à la jonction d’antagonismes claniques, de problèmes de descendance et de succession, Dayal de Castaka doit subitement quitter sa planète Ahour. Celle-ci vient d’être pulvérisée par l’armée du Nano-Pape. Dayal, sa femme Antigréa et leurs deux filles, Narda et Myrtha, sont les seuls survivants. Ils dérivent donc dans l’espace sur un rocher abritant un refuge dans lequel ils ont de quoi tenir pendant une année. Les onze mois qui s’écoulent sont occupés à l’entrainement au combat rapproché. Car Dayal a deux projets : faire de ses filles des assassins parfaits, des guerrières invincibles et devenir cosmo-pirate. Projets qui se réalisent selon ses prédictions, puisque bientôt, leur rocher croise la route d’un cosmo-train nano-techno. Il est alors temps pour les Castaka père, mère et filles, de faire la démonstration de leur science du combat. En quelques heures à peine, ils éliminent la quasi-totalité des occupants et s’emparent des commandes du convoi. Ainsi, sous la couverture d’un transport de voyageurs, ils n’ont aucune peine à approcher un transporteur de fonds impérial. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, l’or est à eux. Dayal décide alors de rejoindre l’astéroïde Thor-Thougah, un nid de pirates dont la réputation sanguinaire n’‘est plus à faire. Castaka a la simple ambition d’en devenir le chef…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après l’avoir laissé en suspens pendant presque 6 ans, Alexandro Jodorowsky et Das Pastoras reprennent le chemin de leur prequelle consacrée la lignée des Castaka. Une sorte de prologue, en fait, à l’une des séries emblématiques tirée de l’univers de L’Incal (dont le Méta-baron est l’un des personnages phares) : La Caste des Méta-barons. Le premier tome s’était chargé du contexte, en une première flopée aux accents sanglants et dramaturgiques, convoquant bataille rangée, code d’honneur, antagonismes ancestraux, vengeance, problèmes de descendance et trahison. Reprenant un schéma huilé par la saga originelle, ce 2éme opus se construit autour de la problématique de l’héritage de la fameuse lignée (ici en devenir). Qui après Dayal, le premier ancêtre ? Et surtout comment ? D’autant que pour relever le gant de ce double questionnement, il s’agira de mettre en scène non pas un, mais deux rejetons, puisque Dayal est le géniteur de deux jumelles, Narda et Myrtha. Pour autant, ce n’est pas ce nouveau chapitre qui répondra à la question, notre paire de jumelles se manifestant peu sur ce registre – si ce n’est en toute fin d’épisode. Et puis surtout, le vaillant premier ancêtre est plus que jamais vivant. Autour de ce mouvement filigrané qui constitue à nouveau le fil rouge de la série, le scénario ne fait pas dans la demi-mesure pour répondre au « comment ? ». Longues heures d’entrainement au combat, pirates du cosmos, convoi blindé d’or, supercherie Nano-Papal, géologues surarmés et nouvelle planète d’accueil avec drôle d’oiseau, alimentent l’action sans temps-mort. Le tout est à nouveau rythmé par une surabondance de violence, de drame et de sang. Pourtant dense, l’épisode peine à convaincre totalement. Une impression de déjà-vu, sans doute, et une propension à l’excès (posture des personnages, dialogues, enchaînement des péripéties...) donnent parfois un brin la nausée. Ce sentiment est d’ailleurs souvent renforcé par le dessin : génial pour ce qui est de la profondeur et du détail des décors ou de la mise en couleur ; parfois disgracieux voire ridicule pour ce qui est des visages ou de leurs mouvements (‘vont finir par se déglinguer le muscle frontal et les maxillaires, nos guerriers…).