L'histoire :
Dans un avenir pas si lointain, mais post-apocalyptique, une jeune femme aux cheveux verts prénommée Tom vient d’être bannie d’une cité fortifiée, alors même qu’elle est enceinte. On l’a jetée au pied du mur, au sens premier du terme, avec un sac-à-dos contenant des vivres et du matériel de survie, en compagnie d’une fillette, muette mais gentille. Elle hurle son désespoir en pleurant et tambourinant, en rogne contre un certain Ido. Le moment de rage passé, elle trouve une carte pliante dans le sac. Elle n’a d’autre choix que de chercher à rejoindre une ville proche, Epsilon. Après tout, ce qui reste de l’extérieur après la grande guerre ne semble pas si hostile. Elle se met en marche, sous un soleil accablant, avec la gamine qu’elle appelle Lélé. Elle n’a pas trop la tenue pour ça – crop-top et mini-jupe – mais c’est ainsi. Ensemble, elles traversent des champs de blé laissés à l’abandon, ainsi que des ruines d’immeubles écroulés ou dévastés. Elles parcourent des centres-villes en friche et déserts. La distance à parcourir est plus longue qu’escompté, le stock de vivres baisse vite. La nuit, elles campent blotties l’une contre l’autre, redoutant d’éventuels agresseurs. Une nuit, un bruit les alerte. Un groupe d’humains approche. A la lumière de leur feu de camps, Tom s’aperçoit qu’ils sont des monstres, malformés et agressifs. Tom et Lélé prennent la fuite dans le noir, courant à toutes jambes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On ne sait pas comment, ni pourquoi, mais le grand effondrement, l’apocalypse de l’anthropocène, a eu lieu. On ne sait pas comment, ni pourquoi, mais une jeune femme enceinte et une fillette muette se retrouvent jetées en dehors de ce qui reste de civilisation. Elles sont obligées de faire un road-trip à pieds, à travers des contrées abandonnées et dévastées, vers la cité d’Epsilon. Et voilà pour le pitch, qui nous tiendra en haleine tout au long de ce premier tome fort avare en explications et en dialogues. Pour sa première série, Lolita Couturier apporte sa version tout à fait rafraîchissante du lendemain de l’apocalypse. C’est assez efficace pour l’ambiance angoissante, pour donner la mesure de la perte totale de repères (géographiques, historiques…), pour les panoramas ensoleillés et dévastés d’une Terre post-humanité. Mais c’est un peu « gratuit » si vous espériez creuser le contexte géopolitique ou social. La jeune autrice ne s’embarrasse pas plus de réalisme et de détails au niveau du dessin. Les personnages ont des traits sommaires et jetés (surtout Lélé) et les décors sont souvent tout aussi lapidaires. En revanche, le sens des cadrages, du rythme, et de la mise en scène vous feront passer un jubilatoire moment d’anticipation angoissante… en attendant (peut-être) d’aller au fond des choses au tome 2.
