L'histoire :
Les chemises de Monsieur Bill : Une femme âgée et austère est de retour en son manoir portugais, après un voyage. Elle est accueillie par un grand jeune homme blondinet, qu’elle traite quasiment comme son fils. Lui, l’appelle Madame et lui retourne une déférence mêlée de crainte. Elle fait appeler Luzia, la domestique, qui est également la mère du jeune éphèbe. Elle, en revanche, elle l’insulte et l‘humilie, l’obligeant à souiller devant elle les chemises blanches masculines qu’elle vient juste de laver et repasser… Luzia est docile et ne sourcille jamais. En réalité, aigrie et malheureuse, la vieille se souvient de son amant de jadis, Bill, pourvu d’un corps d’athlète et de belles mèches blondes. Elle l’avait un jour surpris avec Luzia, en pleine levrette sur le balcon. Luzia, elle, était tombée enceinte… Et Bill s’était embarqué pour l’Angleterre, pour en plus jamais revenir. Trop folle d’amour pour cet amant disparu et infidèle, la maîtresse de maison avait donc gardé Luzia, uniquement pour pouvoir chérir son fils et l’obliger à raconter ce passé qui ne la quitte jamais…
12 autres historiettes friponnes, sur la thématique estivale, complètent ce recueil…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’été sera chaud ! Ce dernier recueil rassemble une dernière flopée saisonnière d’historiettes, que les auteurs travaillant pour les Humanoïdes associés avaient eu l’occasion de produire dans les années 90. Le soleil serait-il aphrodisiaque ? La météo propice aux tenues légères donne-t-elle des idées ? Toujours est-il que ces 13 cartes blanches estivales sont parmi les « meilleures » de la série de recueils. En effet, le générique des auteurs est aussi affriolant que les historiettes sont abouties. Et pourtant, l’érotisme donne matière à des fantasmes ou des idées de rencontres libertines franchement variés. Ainsi l’élégant et égrillard Pipique-nique d’Alex Varenne, les souvenirs coquins de Michel Blanc-Dumont et de Guy Vidal (L’été de Valentin), le démon de midi emprunt de nostalgie qui titille Ceppi (Corps et âmes)… Denis Frémond, lui, raconte des souvenirs sexuels estivaux en voix off, comme autant de cartes postales amusantes du kamasutra (De quelques été). D’autres choisissent des axes plus dérangeants, comme avec Annie Goetzinger (cf. résumé), Patrick Cauvin, Max Cabanes, Louis Retif et Florenci Clavé… La plupart choisit tout de même le registre de l’humour, allié à des griffes graphiques raffinés et des chutes facétieusement travaillées, comme avec Harriet et Daniel Redondo (L’amant du Crépuscule) ou Jean-Pierre Gibrat (Avant la messe), Caza (pic-nic à Arcturus-Plage), Thierry Smolderen et Philippe Marcelé (Les siréniens). Une seule historiette s’avère franchement hermétique (Igort) et une autre en oublie la chute (Monsieur Paulo, professeur de désir, par Louis Retif et Florenci Clavé). On a fait le tour. Evidemment, pour ce genre d’histoire, il faut attendre d’être dans l’état d’esprit congru pour pleinement adhérer. D’ici là, prenez donc un peu le soleil…
