L'histoire :
Jadis, Jatred était esclave sur la planète Almagiel, un monde rétro de catégorie A. Il trimait dans les marécages à devoir cueillir des plantes pour de puissants maîtres. Mais aujourd’hui, après la libération et l’affranchissement de tous les esclaves, il a pu réaliser son rêve : intégrer une académie pour devenir agent de la confrérie des étoiles (CDE). Au bout de son parcours, le voilà diplômé, en passe de recevoir sa toute première affectation. Il en est fier car il est le premier natif d’un monde rétro à acquérir ce statut. Dans un vaste hémicycle, le doyen de l’académie prononce les affectations. Jatred se retrouve en binôme avec Valika, une jeune femme prétencieuse et méprisante, qui prend très mal cette association peu digne de son rang. Ils doivent se rendre sur la planète Væroya, un monde rétro qui vient de rejoindre la confrérie. Au terme d’un court voyage, ils découvrent l’ambiance tendue qui règne à Tadepani, la capitale. Des armées de clones se tiennent prêtes à contrer le climat d’insurrection sous-jacent. Les récentes élections sur la planète ont en effet placé au pouvoir des autorités anti-terriennes. Il est même question que le CDE, à peine rallié, soit obligé de quitter la planète. Jatred et Valika décident d’aller faire un tour en immersion au sein de la population, afin de prendre la mesure de la grogne ambiante…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prévu en diptyque, L’ange aux ailes de lumière appartient à la collection des romans de SF de Julia Verlanger, adaptés en BD par les Humanoïdes associés (comme Les décastés d’Orion, Horlemonde…). Et comme souvent dans ses romans, on est plongé sans ménagement dans une civilisation et une mécanique géopolitique dont nous découvrirons les principes ethniques et sociaux au fur et à mesure, tels des lecteurs anthropologues en immersion. Ici, nous suivons un binôme d’agents terriens qui doit faire face à une première affectation complexe, au sein d’un monde en pleine révolte. Ils sauvent une jeune femme enceinte d’une exécution capitale atroce et tentent de l’aider en contrevenant à la fois à leurs ordres hiérarchiques et aux rites locaux. Pour cause, elle dit que le père est un Ange aux ailes de lumière, alors forcément, ça intrigue… Hélas, le faux-rythme narratif, tout comme le dessin disgracieux n’aident pas à se passionner pleinement. Visuellement, les personnages grimaciers, les différences d’épaisseurs de traits, les dégradés de couleurs en guise de décors ne plaident pas plus en faveur de la cohérence d’ensemble, que ne le fait la couverture dessinée dans un style radicalement différent (et plus agréable !) par Philippe Briones. Peut-être les éclaircissements de l’intrigue et une réalisation plus soignée révèleront un tome 2 plus enthousiasmant ?
