L'histoire :
Un vaisseau humain traverse le ciel de la planète Orion-XB12557. A son bord, une jeune femme recherche quelqu’un… mais elle est happée par un monstre marin titanesque, qui endommage son astronef. Au même moment, un piège mesquin est tendu à un autre humain habitant sur cette même planète, mais appartenant à une civilisation plus archaïque. En effet, Kolhen profite de la nuit pour batifoler avec Liséa, la grande prêtresse de la fertilité, en plein milieu du temple sacré d’Issati. Mais soudain, les soupirs de plaisir de Liséa se transforment en signal d’alarme ! Et des gardes déboulent en nombre et neutralisent Kolhen. Il est jugé le lendemain à l’aube en place publique par l’infâme Pisaak, complice de la perfide Liséa. Lui, membre respecté de la caste des guerriers est « décasté ». Une empreinte au fer rouge recouvre désormais son tatouage de couteau sur son épaule. Dans sa geôle putride de la forteresse d’Aughen, il fait la connaissance de Tryana, une autre décastée. Elle lui raconte avoir assisté à un truc un peu dingue : un homme à bord d’un chariot volant, qui utilise une sorte d’arme de lumière… Kolhen reste dubitatif. Ça ne l’empêche pas, dès les jours suivants, de profiter d’une marche de transfert à travers un désert pour s’évader en compagnie de Tryana. Les fugitifs parviennent ensuite à s’intégrer à une troupe de saltimbanque…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Horlemonde et L’autoroute sauvage, Les décastés d’Orion est déjà la troisième adaptation d’un roman de Julia Verlanger par les Humanoïdes Associés. Prévue en diptyque, celle-ci nous embarque dans ce premier tome aux côtés d’un couple d’humains en fuite. La mise en contexte n’est pas nécessaire, le lecteur comprend vite qu’il se trouve sur une planète lointaine, jadis colonisée par les terriens, et sur laquelle une civilisation de caste un brin archaïque, pour ne pas dire médiévale, a perduré. Comme l’indique le titre, nos héros sont d’emblée « décastés », néologisme pour signifier leur radiation de leurs castes. Dès lors, ces fugitifs parias se laissent embarquer dans une suite de périples initiatiques, sur la voie de la découverte de « l’autre » civilisation humaine, celle qui est technologiquement développée, et qui ne doit théoriquement pas interférer avec eux. Il y a des combats, des pirates, des trahisons, des magouilles… En matière d’aventure et de science-fiction, tout cela est très classique, et dans l’intention et dans la forme. Mais attention, c’est narré par un cador du scénario, Corbeyran himself, qui n’a quasiment pas de déchet parmi sa production pléthorique. Les amateurs de SF auraient donc tort de se priver de cette immersion parfaitement dépaysante à travers d’autres mœurs, d’autres paysages, d’autres bestiaires. Surtout que la partie visuelle est assurée par un autre cador, le portugais Jorge Miguel. On peut juste lui reprocher un certain académisme réaliste, vite enseveli par une griffe encrée et une rythmique séquentielle impeccables. A suivre dans un second et dernier tome.