L'histoire :
Sur Orion XB-12557, une planète de Classe VII (soit pourvue d’une civilisation barbare et peu développée), l’humaine Rebecca est à la recherche de son compatriote Rodrick. En effet, l’interaction technologique sur un monde aussi peu développé est fondamentalement prohibée par les conventions galactiques. Or Rodrick vend à tour de bras des pistolets lasers d’une puissance folle, afin de s’enrichir personnellement en minerais rares. Au fil de ses recherches, Rebecca a fait la connaissance de deux autochtones humains, des « décastés », Kholen et Tryana. En effet, pris au piège dans les bras d’une prêtresse, Kohlen a été banni de la caste des guerriers. Avec son épaule marquée au fer rouge, de l’empreinte des renégats, il est désormais un fugitif. Aujourd’hui, c’est le père de Kohlen qui est arrêté et emprisonné pour une traitrise qu’il n’a pas commise. Tout cela pue la manipulation… Mais pour l’heure, Kholen recherche Tryana, vendue comme esclave au maître de la caste des marchands. Il apprend qu’elle est promise dès le lendemain à une mort sanglante dans l’arène, pour avoir tenté de poignarder son maître. De son côté, Rebecca retrouve Rodrick et croit pouvoir lui passer les menottes pour sa forfaiture. Mais Rodrick s’explique sur sa démarche, en faisant d’incroyables révélations à Rebecca…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’aventure des « décastés » (comprendre bannis de leur caste) sur la planète médiévale Orion, en compagnie d’un duo de terriens technologiquement développés, prend fin avec ce second volet de l’adaptation du roman de Julia Verlanger (La croix des décastés). Au pilotage du scénario BD, le très expérimenté Corbeyran accorde un rythme idéal à la synthétisation de l’œuvre. Œuvre en elle-même parfaitement emballante dans son registre de science-fiction. La révélation qui est faite en début d’album par Rodrick accorde une puissance de fond remarquable au périple jusqu’alors quelque peu linéaire de nos protagonistes. Et le dessin réaliste de Jorge Miguel se conforme à une veine d’excellent rang, dans la ligne graphique qu’on est en mesure d’attendre d’un diptyque des Humanoïdes associés. Certes, ce monde médiéval peuplé de créatures abominables louche grandement du côté de l’heroïc-fantasy… Mais greffé à un fond de SF cohérent et convaincant, pas plus que n’importe quel Valerian ou Star Wars, finalement. Ce mélange de SF et de « médiévalité » est d’ailleurs un fil rouge dans l’œuvre de la romancière française. Désormais bouclé, le diptyque donne furieusement envie de se pencher sur les autres adaptations de Verlanger par les Humanos, adaptations déjà parues (Horlemonde, L’autoroute sauvage, Soltrois) et à venir…