L'histoire :
Escale à Pharagonescia : Après 6 mois de voyage interstellaire ininterrompu, l’humain J.D. Foster profite d’une escale sur la planète Pharagonescia pour sortir du vaisseau PII et se divertir un peu. Il récupère un passe au check-point et prend un taxi qui lui explique qu’actuellement, c’est la grande fête des mutations, d’où une foule interlope qui traine dans les rues. Le taxi lui conseille un bar, chez Bartiniflor, pour boire un coup. Or, grave erreur : J.D. Foster boit son koks sans prendre le soin de striker auparavant ! Aussitôt, il « bloque » et se met à barger, c'est-à-dire qu’il perd sa cohérence moléculaire. Son métabolisme devient tentaculaire, puis il se « rubanifie »… Les propriétaires du bar le récupèrent comme ils peuvent et partent en un point (parait-il) tellurique de la planète, pour pratiquer un rite de magie Bantma…
La chasse au français en vacances : Le major Grubert et son fidèle compagnon Umberto Manteca sont embusqués derrière un phare, au bout d’une longue jetée solitaire. Leur objectif est de capturer vivant une espèce rare : un français en vacances. Soudain, un grand mâle s’approche, un « spécimen à béret », en voie de disparition, trahi par le cliquetis de son appareil photo !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ci-dessus sont résumés les deux principaux récits de ce recueil, qui en compte 16 en tout, dont une grosse majorité ne dépasse pas… une planche. A la lecture de l’ensemble, un sentiment décousu se partage à la pure jubilation. D’un côté certains récits courts paraissent totalement hermétiques, parce que Moebius avait à l’époque (les années 70-80) poussé son art sur des terrains bien éloignés de tous standards (ex : Une planche ou La Flore de Paradis 9). Point commun à tous ces essais, la science-fiction table néanmoins toujours sur l’effet de surprise et des univers imaginaires réellement dépaysants. D’un autre côté, l’autre point commun à toutes ces histoires est cette fois un non-sens franchement réjouissant. En tous cas, l’album est beaucoup plus orienté vers l’humour débridé que les précédents recueils, actuellement en cours de réédition par les Humano. Notamment, sur La chasse au Français, l’accent burlesque n’est pas sans rappeler celui de François Boucq avec les aventures d’un certain Rock Mastard et de son fidèle Jérôme Moucherot. Ainsi, le maître laisse entrevoir une forme d’obsession pour les usines à éponges belges ou les pistils extraterrestres turgescents…