L'histoire :
Thorinth est une tour labyrinthe gigantesque représentant la conscience humaine. Imaginée par le docteur en conscience Amodef, curieux de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau humain, la construction de ce monde onirique a été confiée à une maître architecte nommée Eliath. Mais la soif de pouvoir d’Eliath l’a poussée à prendre quelques initiatives inconsidérées… En créant un bloc d’argile destiné à modéliser une architecture de la conscience, elle a engendré un golem (monstre minéral), le « garde-fous », qui décime selon son bon vouloir. Thorinth est dorénavant un monde dont on ne s’échappe pas. Pourtant, un homme courageux et amoureux,Veï-Din, y pénètre un jour avec le fol espoir d’en extirper sa femme, Madalis. Au fil de sa quête, il se retrouve accompagné par un compagnon masqué, Lank-Milo, par une jeune femme obsédée par la propreté, Elide, et par deux schnouboufs, créatures miniatures en argile. Mais sa progression à travers Thorinth est freinée par l’emprise d’une terrible drogue bleue, le Sogrom, qui lui permet entre autre de communiquer avec le feu docteur Amodef. Il ignore encore que de son côté, Madalis est comme possédée par Eliath… et qu’elle a pris la tête d’une rébellion contre un empereur fantoche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà une aventure fantastique à la fois originale et complexe. Graphiquement, Thorinth est un univers clos, torturé et organique, qui rappelle, au choix, les œuvres de Francis Bacon, les films de David Cronenberg ou les délires psycho-charnels de HR Giger (designer de la créature Alien). Nicolas Fructus fait montre d’un talent fou, d’autant plus que ses ambiances réalistes sont réalisées contre toute attente par ordinateur ! Illustrateur de couvertures de SF, storyboardiste pour le dessin-animé, directeur artistique pour le jeu vidéo, il est donc également l’auteur complet de cette série pour le moins insolite. Abscons pour les uns, jubilatoires pour les autres, les rebondissements s’enchaînent de manière insolite ou absurde, souvent incongrue, mais toujours intelligente. Il est en effet difficile de conserver un scénario cohérent alors que l’aventure se déroule dans une modélisation de la conscience. Difficile de rendre concret ce qui n’est qu’abstrait. Mais au terme de 3 tomes (sur 5 prévus), on finit par se faire aux logiques singulières de Thorinth. En outre, Fructus sait ménager quelques passages non dénués d’humour (merci les schnouboufs !)