L'histoire :
Un beau jour, les morts sortent de leur tombe, sous forme putride zombifiée, et revendiquent le droit de vivre parmi les vivants. Evidemment, cela ne va pas sans poser quelques problèmes odorifères et… démographiques. En 2069, une solution est trouvée : on leur propose de coloniser la lune. Certes, l’astre mort n’a pas d’atmosphère, mais ils n’en ont pas besoin puisqu’eux-mêmes sont morts, ils ne respirent donc pas… 385 000 se sont ainsi déjà payés le billet en aller simple – hors de prix – pour s’installer sur la lune, aidés pour les opérations de gros œuvre par des mammouths zombifiés. Freddy et son beau-frère Karl apprennent une énième fois cela à la télé, en s’empiffrant de pop-corn, vautrés dans leurs fauteuils. Freddy est richissime car il importe de son plat pays d’origine une mayonnaise pour les frites qui fait fureur aux states. Il en profite pour se faire servir par son beauf et sa compagne Maggie. C’est d’ailleurs en conduisant les deux gosses de Freddy à l’école en Rolls, que Karl est violemment intercepté par un commando zombie. Ces bâtards là kidnappent les gosses et réclament une rançon de 14 millions pour se payer leur ticket pour la lune. Or au même moment, Freddy vient de dilapider un plein sac de sport de pognon rien que pour faire chier Maggie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au cours des quatre volumes des Zombies qui ont mangé le monde (parus entre 2004 et 2008), le scénariste belgo-américain Jerry Frissen avait posé les bases d’une chronique-sociale post-mortem déjantée du bulbe bien comme il faut. Cinq ans et une renaissance post-mortem (judiciaire) pour les Humanos plus tard, coucou les revoilà dans la continuité de ce contexte, et avec les mêmes protagonistes. Dans l’ellipse temporelle qui nous sépare des deux séries, Freddy a fait fortune avec sa sauce hyper-lipidique et ses deux gamins ont bien grandi. Lui et ses proches vivent donc dans une super villa et pètent dans du velours… Heureusement, il est toujours aussi bourrin et abruti. La problématique centrale de cette reprise est posée lorsque des zombies kidnappent ses bambins (pour se payer un voyage vers la lune). Or faut pas énerver Freddy. Le belge prend donc les armes et se lance dans un carnage qui le mènera, lui et son beauf, à la surface de la lune. Bref, c’est du grand n’importe quoi, du délire de série Z parfaitement assumé, un prétexte pour faire gicler cervelles et gencives et s’amuser de situations aussi improbables qu’originales. Or entre temps, le dessinateur américain Jim Davis est passé à autre chose. C’est donc le portugais Jorge Miguel qui prend le crayon pour mettre en scène ce délire humoristique et gore, sur un style graphique dynamique parfaitement raccord. On retient quelques images de dingues, tel Freddy canardant des hordes de zombies, à califourchon sur le crâne d’un mammouth putréfié…