L'histoire :
Dans l’avion qui l’amène au Japon et qui la rapproche ainsi de son amant Frédéric, Chenda dessine les terrains de golf qu’elle voit par le hublot. Bizarrement, ceux -ci finissent par former une grosse verge. Une fois dans l’appartement de Frédéric, après avoir pris le métro et s’y être embrassé pour la première fois, c’est effectivement la fête du slip espérée. Frédéric et Chenda font tout ce qu’il est possible de faire, sexuellement parlant. Et quand ils ont fini, ils recommencent, parce que c’est trop bon. Chenda est en réalité au Japon pour un projet BD qui tombe à pic : elle doit dessiner une histoire sur le lieu où elle est invitée durant 15 jours, Shikoku. Elle s’affranchit de sa mission en pensant à chaque seconde à son amant resté à Tokyo… Puis quand ils se retrouvent enfin, la baise n’en est que plus pantelante. Toutefois un petit hiatus vient perturber la fête : Frédéric prend Chenda par derrière et se retrouve avec le sexe plein de… « chocolat ». Chenda se sent terriblement honteuse. Frédéric, plus âgé, est philosophe et absolument pas choqué. Cela arrive, ce n’est pas grave. Après un dîner pris sur le pouce, ils remettent donc cela. Cette fois, c’est un autre hiatus qui vient ternir la joie de Chenda : malgré le décompte de ses pilules, elle a ses règles en avance. Après le « chocolat » elle passe donc en mode « fraise »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’époque de sa sortie, Fraise et chocolat a défrayé la chronique par son histoire d’amour autobiographique au ton à la fois nouveau, impudent (voire choquant pour les plus prudes), mais jamais vulgaire. La jeune auteur franco-khmer Aurélia Aurita y utilisait en effet son alter-ego Chenda pour mettre en scène sa passion sans limite et ses ébats sexuels sans retenue, en compagnie de Frédéric (Boilet), lui-même auteur de BD reconnu. Dans ce journal dessiné on ne peut plus intime, entre deux palabres et considérations sociales, l’auteure se livre à des témoignages pornographiques purs, qui se doublent d’un amour sincère (est-ce donc si rare que cela choque ?) ; à une insolente impudeur qui s’accompagne d’une générosité ouverte. Par exemple, sa quête du graal, c’est l’orgasme maximal et simultané, qui passe parfois par des jeux anaux (pas Jean-Jacques) et par l’auto-contemplation des pratiques testées. Eeeeeet oui ma bonne dame, il est possible de ne pas avoir de scrupule à raconter cela en BD. Et tant mieux. Fiouf, ça fait un bien fou. Personne n’avait jamais lu cela auparavant, et personne n’a jamais refait ce coup-là depuis. Dans cette épaisse édition intégrale, Les Impressions Nouvelles complètent les deux volumes d’un épilogue inédit de 36 pages, composé de témoignages écrits au quotidien et de trames séquentiels en roughs. Certes, à partir du deuxième opus, de nombreuses séquences semblent des redites ou des parenthèses superfétatoires aux relents nombrilistes… Mais globalement, on prend tout de même une sacrée leçon de spontanéité et on s’émerveille de l’incroyable preuve d’amour que représente cette œuvre.
