L'histoire :
Après le passage d’un décret de l’organisation universelle des planètes unies, notre planète bleue devient la décharge officielle de l’univers. Tout en déversant des tonnes de détritus, les Zultoniens Marcel et Gaston se remémorent le bon temps ou leur peuple voulait conquérir la Terre. Malheureusement pour eux, les Terriens ont complétement détruit leur planète, à grands coups de guerres nucléaires et de catastrophes écologiques. Pourtant, Roxy et son papa décident de visiter l’ex-planète bleue, devenue verte en raison de la pollution. Or la promenade tourne court quand la jeune fille est attaquée par un monstre difforme désirant la manger. Sauvée in extremis par son paternel, le duo prend la poudre d’escampette pour fuir cette planète dangereuse avant son implosion. Pendant ce temps, sur une autre planète ou peut-être un autre univers, un jeune cancrelat est tombé amoureux. C’est après un déjeuner qu’il a rencontré sa belle géante à la robe ample. Pourtant, ce petit cafard apeuré et agité a le… cafard, car il sait bien que sa condition de nuisible l’empêche d’être aimé en retour. Pour passer son chagrin, il joue de l’épingle et du cure-dents. Mais un jour, leur route se recroise de nouveau et le contact fait PAF…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet ouvrage est la deuxième publication de l’atypique Aurélio : il est tatoueur professionnel et scénariste-dessinateur pour son plaisir. Ce livre se compose de deux parties : la première contient de courtes histoires et la seconde est un portfolio de dessins. L’univers Burtonien est fortement présent, avec l’emploi d’images récurrentes chères au célèbre réalisateur : la mort, les poupées couturées, les rayures noires et blanches ou encore le non-manichéisme des personnages. Le dessin est beau et travaillé. Très présente, la couleur permet d’atténuer l’effet glauque des antis-héros. Quand au scénario, il est caustique et recherché. L’auteur utilise son texte pour prêcher la tolérance, l’écologie, l’acceptation de soi, évitant avec talent de tomber dans le travers du moralisme. Une des fables semble être autobiographique, car l’histoire de l’organisation d’un concert sent fortement le vécu. Cette BD dite alternative est réussie et mérite de tomber dans les mains du grand-public.
