L'histoire :
Par ce qui ressemble à un soir d’été ensoleillé, trois potes papotent dans le jardin de l’un d’eux. Tandis que le premier prépare un barbecue, le second fait du skate sur une rampe urbaine, et le troisième raconte son dernier rêve sexuel tout en buvant une bière. Dans le rêve, les mecs sont des féministes hardcore qui militent pour l’égalité totale entre les sexes, au point de greffer des teubs aux filles et de leur couper les nichons. Tandis qu’ils se marrent en se vannant, le skateur rentre dans la maison pour se chercher une bière. Il s’apprête à retourner à l’extérieur lorsqu’il entend une douce voix féminine jouir à l’étage. C’est plus fort que lui, il monte voir de quoi il retourne. Par la porte grande ouverte d’une chambre, il découvre la sœur de son pote, endormie, les seins à l’air, en train de faire un rêve érotique. Il s’approche, descend complètement le drap, puis la petite culotte de la frangine et mate son sexe. Soudain la jeune fille se redresse avec les yeux grands ouverts ! Un instant paniqué, le voyeur-skateur se rend compte qu’elle est somnambule et en proie à un puissant désir de sexe : elle lui attrape la tête et la colle à sa foufoune…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’épaisse tranche jaune estampillée « Franky » ne trompera pas grand monde sur les plages estivales : pour 14 euros 50, vous n’avez pas fait l’acquisition du dernier roman de Marie Higgins Clark, mais bel et bien d’un espace de créativité déridé laissé aux auteurs de feu le magazine Ferraille illustré. Plus de 300 pages recueillent en effet tantôt des strips, tantôt des historiettes de plusieurs planches, tantôt des « œuvres contemporaines », du bon, du bizarre, du mauvais, du tout et du n’importe quoi… et peu sont revendiqués d’une signature ! Si fait qu’on ignore souvent qui est responsable de telle ou telle pépite, ou de tel ou tel foutage de gueule. Car il y a certes un index à la fin, mais se référençant à un foliotage absent ! Oui, dans le lot, il y a des historiettes jouissives (Les hömmes préfèrent les blönds, Maman d’amour, le combat entre Groquik et le bibendum Michelin, par Tangui Jossic). Oui, dans le lot, sous prétexte de liberté créatrice, il y a aussi pas mal de n’importe quoi, autant dans l’hermétisme des intentions narratives (parfois impénétrables), que dans le trait de dessin (parfois tout pourri). Oui, on la sent bien, la liberté, dans Franky et Nicole : c’est la grande force de l’ouvrage – dans l’intention, formidable – mais aussi sa grande faiblesse – dans le bilan final. Les amateurs de 9ème art décalé reconnaîtront tout de même les griffes d’Anouk Ricard, Nine Antico, Antoine Marchalot, Dup, Ruppert et Mulot, Pierre Ferrero, Morgan Navarro, Léon Maret, Martes Bathory, Olivier Texier, Winschluss, Sébastien Lumineau, Aude Picault, Franky Ravi… Notons enfin que cette nouvelle « collection » se destine à devenir semestrielle : des Franky et Nicole chaque été, des Nicole et Franky chaque hiver…
