L'histoire :
A partir du moment où il s’est baigné dans un lac radioactif, le petit tigre Grrreeny est devenu tout vert. Dès lors, il a décidé de consacrer son existence à la lutte écologique, depuis son petit coin de mangrove. Par exemple, il est sensibilisé par la confection des manteaux de fourrures en poils d’animaux. Ce problème semble insoluble, car pour empêcher le braconnage, on ne peut pas retirer la fourrure des animaux comme on le fait pour les cornes de Rhino. Du coup, Grrreeny et ses copains se lancent dans une gigantesque partie de paint-ball qui consiste à maculer de tâches de peintures le pelage des animaux de la jungle afin que leur fourrure soit souillée par avance. Pour limiter la chasse à la baleine, Lili, la copine gazelle de Grrreeny, propose aussi un plan ingénieux : leur coller des carapaces de tortue, afin que les harpons ricochent dessus… Grrreeny a également entendu parler du scandale de la culture de l’huile de palme, qu’on retrouve dans de plus en plus de composés de l’alimentation. En effet, chaque jour, des hectares de forêt disparaissent afin de permettre l’expansion de sa culture. Pour lutter efficacement contre ce fléau, Grrreeny, Chaka et Renifle commence par essayer de comprendre comment on arrive à fabriquer de l’huile avec des palmes (de plongée sous-marine)…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour rappel, Grrreeny (3 R et deux E, c’est normal) est un gentil petit tigre vert qui essaie de sensibiliser les enfants aux dangers qui menacent l’environnement, à travers des gags en une ou deux planches. Certes symbolique de la thématique écologiste, son irrémédiable couleur verte est ici due à un bain radioactif auquel il a été exposé. A la tête de cette série, le sens de l’humour savamment irrévérencieux de Midam fait encore mouche. A contrario de Kid Paddle et Game over, pour lesquels les ressorts gaguesques sont très balisés et récurrents, l’humour pratiqué dans Grrreeny est pourtant loin d’être évident. Car si la thématique écologique offre (hélas) une large panoplie de sujets, le risque est grand de frayer avec la facilité ou le consensuel mou… Or les séries managées par Midam se caractérisent justement par leur mordant et leur cynisme, qui s’adressent néanmoins au plus large public possible. Gageure relevée : les auteurs parviennent une nouvelle fois à diversifier superbement les ressorts zygomatiques. Tantôt nos héros de l’écologie pataugent dans les grands principes de leur idéologie (l’huile de palme, les inutiles courriers à l’industriel Mr Wrong, les éoliennes qui blessent les oiseaux), tantôt leurs actions montrent une belle ingéniosité (les ordures effraient les pollueurs, les bulles de savons confectionnées aux gaz toxiques éloignent les braconniers). Un nouveau personnage est également introduit dans un gag, en la personne du panda Walter William François (surnommé WWF), un peu imbu de lui-même… Réalisé en équipe, le dessin ultra-caricatural traditionnel de la Midam’s touch, reste également un modèle de lisibilité.