L'histoire :
Grrreeny est un tigre qui est devenu vert à cause d’un lac radioactif. Etant donné qu’il grogne souvent, on l’a appelé Grrreeny. Le gentil tigre a beaucoup d’amis dans la jungle : Lili, la belle antilope, Malloum le vieux singe, Chaka le chacal, Kamel le caméléon, Charles-Henri l’ours et Reniffle le putois. Avec ses compagnons, Grrreeny va tenter de rendre la planète plus propre et plus agréable à vivre. Pour cela, ils vont devoir se battre contre les humains, ces terribles pollueurs. Les braconniers sont aussi de dangereux chasseurs, sans foi ni loi. Mais le plus détestable reste l’industriel chinois M. Wrong, qui se plaît à multiplier les projets lucratifs et nocifs pour notre planète. De déconvenues en mésaventures burlesques, les animaux vont tenter de survivre dans cet univers hostile.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Créé pour les besoins d’un livre pédagogique, le gentil tigre Grrreeny devient la mascotte du journal pour enfants Wapiti en juin 2010. Midam, auteur de Kid Paddle, décide ensuite de faire une bande dessinée sur ce personnage atypique. Sorte de Garfield écologique, Grrreeny est doué de raisonnement et d’un brin de réflexion amère et acerbe… un peu comme si Mafalda se changeait en tigre. Le jeu de mot sur le nom du personnage est double et reflète le ton ambivalent de l’album : à la fois écologique (Grrreeny est une sorte de Green Peace animalier) et amer (le tigre est vert de rage contre les pollueurs et l’état du monde actuel). Le comique oscille entre légèreté et désenchantement. Avec des gags en une planche, l’auteur s’amuse des réflexions écolo-militantes de ses animaux mais en même temps, dénonce violemment l’action néfaste de l’homme. Il n’est pas rare que Charles-Henri tue les braconniers ou que Grrreeny se venge contre l’humain égoïste et rustre. Clair, le message réside sur les bons réflexes écologiques à avoir : le tri sélectif, le refus de la pollution et de la modernité, la protection des arbres et des animaux… A travers quelques plaisanteries plus ou moins heureuses, la réflexion sur l’écologie est assez discrète malgré tout : l’auteur évite de donner des leçons et instruit les consciences par l’humour. Le dessin est toujours efficace et dynamique et le ton sympathique au final. Même si l’humour est parfois faible, le mélange d’écologie et de gags est finement concocté. Un ensemble plutôt agréable, lauréat du prix du Livre Environnement 2012, Mention Jeunesse, de la Fondation Veolia.