L'histoire :
Paris, 4 novembre 1911. La nuit, au museum d’Histoire naturelle du Jardin des Plantes, les collections fossiles semblent plongées dans un profond sommeil millionnaire... quand des craquellements se font entendre. Extraordinairement, un œuf de ptérodactyle datant de la fin du Jurassique vient à éclore. Une créature rouge, sortie tout droit de notre imaginaire, en émerge, puis prend son envol, fracassant la verrière du musée, et disparaît dans la nuit (…). Près d’une heure plus tard, un quidam est amené au poste de police du XIIIe arrondissement. L’homme dit avoir été attaqué par une créature monstrueuse dotée d’un bec couvert de dents ! Les officiers le croient saoul et l’enferment. Le soir suivant, vers 19h30, alors qu’il ferme son officine pharmaceutique, Georges Plot est attaqué à son tour. Cette fois, une brève paraît le lendemain dans les journaux. Le 6 novembre, c’est un taxi qui perd le contrôle de son véhicule sur le pont de Change et va mourir dans la Seine. Bilan : deux morts. On mentionne à nouveau le ptérodactyle. Les incidents se multiplient. La psychose s’empare de la capitale. Quoiqu'incroyable, la nouvelle remonte jusqu’à l’Elysée. Le Président de la République Armand Faillières charge son ministre Georges Clémenceau de l’affaire. De fil en aiguille, le brigadier Léonce est alerté : pour lui, cette affaire, c’est de l’avancement assuré ! Pendant ce temps, à Lyon, « on » jubile. Et à Dijon, une jeune femme de bonne famille décide de monter à la capitale contre l’avis paternel, afin de photographier l’animal…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bientôt Tardi aux épreuves de français du baccalauréat ? Et pourquoi pas ? Les éditions Casterman et Magnard ont joint leurs forces afin de proposer aux collégiens et lycéens « professionnels » (toujours cette déplorable habitude française d’associer aux arts et aux métiers manuels une connotation péjorative) une version ramassée et commentée de la première aventure d’Adèle Blanc-sec. Apparue en 1976, la belle, toujours hautement coiffée et vêtue, combat un dangereux ptérodactyle extraordinairement éclos des millions d’années après l’extinction de ses congénères du Jurassique ! Un tempérament de feu, un décor rétro du début du siècle dernier – la Belle époque, comme on a dit, en opposition aux horreurs à venir – un ton et une maîtrise des codes du 9e art déjà hallucinant : les lecteurs faisaient connaissance avec un maître du genre franco-belge, couronné à Angoulême quelques années plus tard (1985) pour l’ensemble de son œuvre (quoiqu'encore très incomplète…). L’album n’a pas pris une ride et a peut-être même gagné en caractère, en comparaison des titres ultra modernes publiés ces temps-ci. Les commentaires signés Stéphane Hurel, professeur de lettres, apportent un éclairage pertinent sur l’aventure. La lecture gagne en perspective. Une riche idée, donc, que cette réédition poche à l’approche de l’été. A noter que seront disponibles sous peu, dans la même collection : Bilal, Ferrandez, Comès ou encore Tito…