L'histoire :
En l’an de grâce 1402, au sein du Royaume de Louilepou, 3 frères rêvent d’embrasser un autre destin que celui de misérables paysans, tel que l’envisage sérieusement leur paternel. Epandre de la merdasse pour faire pousser les carotte, ça va 5 minutes ! Aussi, un beau, jour, avec l’accord de leurs parents éplorés, prennent-ils la décision de tout quitter. Ils se rendent alors ensemble au château local, pour s’y inscrire à l’école de chevaliers. Cependant, une fois au cœur du village médiéval, quelle porte choisir ? Pour la taverne, allez au chapitre 151. Pour la coutellerie, allez au chapitre 83. Pour la porte fortifiée, allez au chapitre 4. Pour la banale maisonnée, allez en 13…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La majorité des lecteurs d’heroïc-fantasy, ainsi que les geeks et les rôlistes, connaissent évidemment le principe du « Livre dont vous êtes le héros ». Petit rappel pour les autres : il s’agit d’un livre composé d’une multitude de courts chapitres, numérotés et bien mélangés dans leur succession, vers lesquels le lecteur choisit de se diriger en fonction de sa personnalité et de son ressenti dans l’aventure qu’il compose lui-même. Exemple : « Si vous choisissez d’embrasser la princesse, continuer la lecture au chapitre X. Pour embrasser le dragon, allez plutôt lire le Y ». Et bien figurez-vous que la chose n’avait encore jamais été faite en BD ! Grace à Makaka et à son équipe d’auteurs-maison, volontaires et inventifs, c’est maintenant chose faite. Et bien faite ! Et rien que ça, ça mérite déjà les honneurs. Car ici, rien ne manque, comme au temps où les consoles de jeux vidéo n’étaient pas aussi performantes et qu’il fallait s’armer d’un crayon, d’une gomme et d’un dé à 20 faces pour vivre une quête époustouflante pleine de gobelins en rut et de mages à longues barbes. Seul différence : des cases avec des numéros et/ou des rencontres dialoguées remplacent les textes. On remplit donc sa fiche de perso (la dernière page), on collecte des objets, on feuillette sans cesse dans tous les sens cet épais petit bouquin de près de 400 pages, on rebondit de pancartes en carrefours, d’indications en petits jeux… et on fait systématiquement et rapidement de (mauvais) choix, qui nous amène à reprendre à zéro, en s’imposant un minimum de jugeote. Bref, pour peu qu’on apprécie le registre, c’est plutôt bien fait et on se laisse agréablement immerger dans ce livre/jeu. Les dessins de Waltch appartenant au registre « gros nez », donc d’obédience humoristique, ainsi que le ton bon-enfant des textes, recommandent plutôt l’ouvrage aux jeunes ados. Si vous avez aimé cette chronique, allez à la page 16026 pour la suite de l’aventure.