L'histoire :
Séparés par la mystérieuse Terre Neutre, Neptune et Pluton se livrent une guerre sans merci depuis des temps oubliés. Chacune des deux nations déploie force et ingéniosité pour imaginer des armes dévastatrices capables d’anéantir définitivement l’ennemi. Depuis quelques temps, les neptuniens semblent avoir pris l’ascendant. Il ne fait aucun doute qu’un assaut bien mené serait fatal pour Pluton. Aussi, se faisant passer pour un reporter chargé de faire un documentaire sur une base scientifique de Neptune, Hauffmein tente de découvrir ce que le Roi et son chef de guerre, le commandant Keane, peuvent bien mijoter. L’espion ne tarde pas à apprendre, de la bouche même du souverain, que l’arme absolue permettant de mettre au pas définitivement Pluton réside dans l’association de 4 enfants. Entrainés quotidiennement, ces derniers doivent néanmoins leur force à un mystérieux pouvoir, issu de manipulations génétiques résultant d’une étrange découverte en Terre Neutre. Ayant réussi depuis plusieurs semaines à devenir, à la demande de Keane, leur précepteur, Hauffmein est bien décidé à déjouer tous les plans. Mais n’est-il pas déjà trop tard ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement mis en ligne gratuitement sur la plateforme d’édition communautaire de bandes dessinées Manolosanctis (http://www.manolosanctis.com/), cet album fait parti de la première fournée publiée au format papier (et donc ayant recueilli l’adoubement conjoint des internautes et des responsables éditoriaux). S’inscrivant aux petits oignons dans la ligne éditoriale du nouvel éditeur, l’album allie à un trait d’assise « nouvelle école », un récit de science-fiction. Développée de manière assez classique, l’histoire de cette guerre ancestrale entre deux pays (et oui : Neptune et Pluton ne sont pas ici des planètes), séparés par un mystérieux no man’s land, réussit néanmoins le dur challenge de capter notre intérêt : pas de grosses surprises, une intrigue un peu longue à décoller, une conclusion facile, mais une narration bien pesée et une certaine maitrise à distiller le suspens (jeu de rythme notamment avec l’incursion d’un flashback au milieu du récit) pour nous capter comme il faut. Seul petit regret : notre absence d’empathie pour le personnage principal et cette bande de gamins aux pouvoirs dévastateurs, le sillon psychologique des protagonistes n’ayant été que sommairement gravé. L’atmosphère mise en place (entre fantasmagorie et pré-apocalypse) est impeccablement soutenue par un dessin lâché, laissant vivre le poignet et insufflant beaucoup de dynamisme au propos. Le choix d’une bichromie variant en fonction des lieux renforce d’ailleurs l’intention d’installer le lecteur dans un monde bien particulier. Un album plein de promesses, en tous cas, pour découvrir un nouvel auteur mettant subtilement en place son univers et sa sensibilité.
