L'histoire :
Django est un pauvre bougre qui rêve sa vie, il se prend pour un cowboy respecté avec ses flingues en plastique et sa minuscule mule. Les agents du gouvernement s'amusent de le voir rouler des mécaniques dans les rues de la capitale. Mais le jour où il se retrouve à la tête d'une manifestation de petits cultivateurs mécontents, ils n'hésitent pas à le descendre en pleine rue pour faire un exemple. Dans un bar, un homme avec un masque de chat convainc un individu nerveux de quitter les lieux, avant de faire des victimes innocentes et de se sacrifier en vain. La bombe explose alors qu'il court seul dans la rue, se demandant comment il avait été démasqué par l'homme masqué. Un prêtre interdit brutalement à un enfant de pénétrer à l'intérieur de la crypte de l'église. Esteban, de son côté, fait le tour de ses anciens amis restés sur l'archipel. Il compte renverser le président en reformant la rébellion d'antan. Mais pour rallier le peuple, il doit percer à jour ce qu'il dissimule si habilement au peuple, derrière de beaux discours plein d'emphase et de fausse empathie. Parce que les membres de l'opposition sont décimés par une vague de décès empêchant le moindre mouvement de contestation.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome avait posé un décor alambiqué, sombre et flou, teinté de flashbacks incrustés de ci de là. Dans ce second ouvrage, la construction demeure la même et pourtant l'histoire s'ouvre complètement. La couverture est effrayante de beauté, elle nous happe littéralement dans cette atmosphère politico-démoniaque magnifiée par cette technique aquarelliste propre à Akalikoushin. Des passages de ce Carnaval tome 2 sont de véritables œuvres d'art visuelles. Le passage avec le pantin géant manipulé par la femme du président, ou même l'explosion du kamikaze, chef d'œuvre de subtilité, sont autant de trouvailles esthétiques qui parsèment le scénario déjà brillant de petite touches lumineuses, artistiquement parlant, s'entend. Le rythme a monté d'un cran, la violence aussi. L'apparition de Francesco, La Neve et Lateef, un tremblement de terre, des prémonitions de mort et d'autres révélations palpitantes pimentent ce deuxième épisode jusqu'au suspens final… n'en dévoilons pas plus afin de ne point gâcher le plaisir.