L'histoire :
Muriel D prend pour épouse Alex G. Les deux jeunes femmes sont déclarées unies par les liens du mariage. Muriel D a 39 ans, elle est dessinatrice mais pas que. C’est une femme, maman, blogueuse, fashion designer, coquette, engagée, végétarienne, écolo, parisienne, féministe et… lesbienne ! Elle abhorre les ego des créateurs. Elle a une vraie addiction pour les chaussures et autres futilités narcissiques (chose qu’elle a transmise à sa fille). Elle est loin d’être une consommatrice de base. Ne pas prendre en compte les aléas du monde, très peu pour elle ! La crise de la vache folle a eu un effet bœuf sur elle. En voyant que les bêtes jugées impropres à la consommation sont tuées pour rien, elle décide d’arrêter de manger de la viande et de devenir végétarienne. Elle plaide aussi pour une prise de conscience écologique. Elle est une maman comblée mais pas parfaite. C’est une parisienne pure et dure, qui est montée à Paris pour faire ses études et qui y est restée. Aujourd’hui, elle aspire à vivre dans une ville moins polluée, elle est attirée par la Province. Elle est aussi lesbienne… L’homosexualité ne serait en aucun cas un « problème » sans l’homophobie. Quand elle fait son coming out, les réactions sont diverses et variées...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que le mariage pour tous a suscité le soulèvement d’une partie de la population en France (surtout réactionnaire), il est important de montrer la réalité de la vie d’une femme homosexuelle aujourd’hui. Chacun est libre d’avoir son point de vue, mais il est important d’échanger. Ceci étant, Beyond the lipstick est loin d’être un manifeste dédié à la cause homosexuelle. Muriel Douru balaye sur un large spectre les thématiques qui lui sont chère à travers des vignettes dessinées : le féminisme, la famille, le mariage, la PMA. Elle fustige les clichés (les lesbiennes sont des garçons manqués, les féministes n’aiment pas les hommes) tout en se gardant d’être donneuse de leçons. Elle parle d’amour et dénonce les actes homophobes ou liberticides qui polluent la vie de certains individus. Sa narration est pleine d’humour et de bonne humeur (la partie sur les jouets garçons/filles est hilarante). Elle nous montre qu’il y a encore beaucoup de travail pour que les barrières de l’intolérance tombent pour de bon. Son dessin réalisé et colorisé à la palette informatique est parfaitement adapté au récit, avec plein de petites trouvailles graphiques. Un ouvrage bienvenu pour découvrir l’envers du décor et comprendre…
