L'histoire :
Décembre 1923. Anna Maria Sophia Cecilia Kaloyeropoulos vient à peine de naître et elle est déjà repoussée par une mère haineuse et une sœur jalouse. Après la crise de 1929, la misère a frappé la famille Kaloyeropoulos. La jeune et disgracieuse Anna Maria se lance à corps perdu dans l'art lyrique dans une véritable soif de reconnaissance. Très vite, l'élève s'avère être très douée et entame une carrière pleine de promesses. À force de travail, la jeune Anna Maria se transforme peu à peu jusqu'à devenir La Callas, la Diva parmi les Divas, mais elle devient aussi une femme à la fois fragile et forte, en quête d'amour, d'art et de passion...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Paris, 16 septembre 1977, Anna Maria Sophia Cecilia Kaloyeropoulos, dite Maria Callas, meurt à l’âge de 54 ans d'une crise cardiaque. C’est la fin d’un mythe, celui de la plus grande soprano du XXème siècle, dont la voix exceptionnelle résonne encore aux oreilles des mélomanes du monde entier. Le terme de diva n’est pas usurpé : Maria Callas est une icône des temps modernes, un personnage qu'on croirait tout droit sorti d'une tragédie grecque. Ce roman graphique impulse une réflexion sur la puissance de l’art, d’où émerge la personnalité et la voix exceptionnelles de cette cantatrice qui a bouleversé l’art lyrique. Avec un souci du détail qui frôle la perfection et un travail de recherche phénoménal, Vanna Vinci (Frida Kahlo, Sophia) réussit le tour de force de dévoiler la personnalité sans cesse changeante de Maria Callas au fil de son roman graphique. Ainsi, on va comprendre l'évolution et la transformation d'Anna Maria Sophia Cecilia Kaloyeropoulos en Maria Callas puis de la chanteuse de bel canto en diva internationale. Telle la chrysalide qui devient papillon, la montée en puissance de la chanteuse sur les scènes mondiales n'aura d'égal que sa lente déchéance suite à sa relation passionnée avec l'armateur grec Aristote Onassis. On comprend que les blessures de l'enfance jamais refermées deviendront le terreau d'une soif insatiable de reconnaissance et d'une volonté d'être aimée au-delà du possible. De même, au-delà de la biographie d'une véritable diva, c'est la condition féminine qui est analysée dans l'œuvre de Vanna Vinci, en faisant un parallèle entre les blessures de l'âme de l'héroïne et la tragédie grecque. On y découvre donc une jeune fille devenir une femme dans une constante recherche de soi, puis se muer en déesse avant de sombrer dans les abîmes d'une femme bafouée et rejetée par celui qu'elle aime. La relation d'amour/haine entre Maria Callas et Aristote Onassis, forge ainsi le destin et l'apogée de la diva avant sa chute vers une mort certaine sous des effluves médicamenteuses. En définitive, malgré une mise en page et une lisibilité parfois un peu foutraques dans la mesure où de très nombreux personnages sont convoqués pour parler de la Diva (même ses caniches et ses oiseaux !), Je Suis Maria Callas s'avère une biographique pointilleuse et ô combien intéressante des multiples facette de Maria Callas. À la fois fastueuse mais terriblement terre-à-terre, la vie de Maria Callas est ici décrite avec finesse et dans une recherche quasi exhaustive de vérité.
