L'histoire :
La petite association de quartier des femmes africaines en est à ses débuts. La preuve : ce soir, les résultats de la vente sont très minimes. 68 euros de nourriture pour une soirée où peu de personnes sont venues. Josiane peste contre leur mauvaise fortune ; et quand Mercy arrive, elle ne cache pas son mécontentement, car elle n'était pas présente à la soirée. Mercy recherche le chargeur de son téléphone mais ne le trouve pas. Les filles remarquent qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Au départ, Mercy ne veut rien dire mais elle finit par fondre en larmes : sa maman est malade et elle n'a pas assez d'argent pour aller la rejoindre au pays. Josiane lui donne sans hésiter la recette du soir. Elle propose également de faire une nouvelle soirée de plus grande ampleur, afin de gagner plus d'argent. Les filles sont emballées et proposent une projection d'un film en plein milieu du quartier. Si cela attire du monde, elles peuvent faire payer un repas complet. Et pourquoi pas des boissons et de la bière ? Malgré tout, la somme dont a besoin Mercy est énorme (plus de 1000 €). Un sacré défi pour ces femmes soudées entre elles qui vont pouvoir s'organiser et tester leur association...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une série sur des femmes qui militent dans une association en banlieue, cela constitue un thème on ne peut plus moderne. Swann Meralli, le scénariste de Algériennes, déploie ici une intrigue ultra réaliste et quasi au jour le jour. Ce récit « pas à pas » qui pourrait faire penser à un documentaire brosse toute une série de portraits, des femmes qui font partie de l'association à leur conjoint, du maire à l'attachée culturelle... Le nombre assez conséquent de protagonistes permet d'enrichir le propos et de multiplier les thématiques. De façon simple et linéaire, on suit le combat que tente de mener cette association. En parallèle, le destin de Barbara, femme forcée au mariage et à l'excision, apporte une forte part de gravité. Ce n'est certes pas novateur ni particulièrement original mais on est rapidement pris dans ces tranches de vie et l'intérêt est sans arrêt maintenu malgré un propos très simple. L'humour est aussi rafraîchissant et les petites touches de critique sociale et politique sont faits de façon fine et juste. Chaque personnage a une identité forte notamment grâce au dessin efficace de Clément Rizzo. Les portraits sont réussis et marqués et le style reste dynamique. Le graphisme ajoute encore plus d'humanité à l'ensemble et le tout fait fortement penser à la patte visuelle de Joël Alessandra. Un début réussi donc car « c'est toujours avec des petites actions que l'on fait les grandes choses ».