L'histoire :
Gastoon est en vacances à la campagne, chez son papy. Dès le premier jour, il se fait un copain, Wilco, qui lui apprend à pêcher les grenouilles dans un étang. Il faut en effet se munir d'un bout de chiffon rouge, mais surtout pas trop grand, sinon ça énerve le taureau ! Puis il rencontre Elvire, une fillette de son âge qui n'a de cesse de vouloir protéger la nature et les animaux. Elle lui proscrit donc clairement la pêche à la grenouille... Gastoon fait aussi la connaissance de Bazin et Torchenez, les « andouilles du coin », qui se mettront systématiquement en travers de sa route. Par exemple, en remuant le fil sur lequel il fait le funambule (Gastoon électrifiera le câble pour régler le problème) ou en plongeant devant sa ligne de pêche (Gastoon agrippera leurs postérieurs avec son hameçon). Enfin, lors d'une cueillette de champignons, Gastoon hallucine de se retrouver devant Lemat, l'insupportable pion de son collège ! Lui profite aussi des vacances pour arrondir ses fins de mois, en faisant le garde-forestier. Gastoon lui refourguera des champignons vénéneux, qui lui vaudront un bon lavement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Yann et les Léturgie (Jean et Simon, père et fils) tentent une seconde fois de faire revivre la magie du Gaston Lagaffe de Franquin, à travers le personnage de son neveu Gastoon. Dans la forme, Simon Léturgie s'est évidemment largement inspiré du chara-design de Gaston pour établir celui du gamin : tignasse brune, gros pif, pull vert... Il est l'un des rares dessinateurs à maîtriser techniquement et artistiquement le dynamisme humoristique du maître Franquin, un style très pointu à égaler et à pérenniser. Dans son profil psychologique, en revanche, Gastoon n'emprunte pas la voie du gaffeur fainéant et bricoleur. Son truc à lui, c'est l'écologie et le respect de la nature. Pour se donner les coudées franches au niveau des gags, dans ce tome 2, Yann envoie son petit héros en vacances chez son papy, à la campagne. Dès les deux premières planches, Gastoon s'y fait un copain (Wilco) et une copine (Elvire), qui l'aideront à dérouler 46 planches d'espiègleries campagnardes. Et comme le registre humoristique s'accommode fort bien des coïncidences, il a également la surprise de pourrir la vie du pion de son école, Lemat, reconverti ici en garde-forestier. Dès lors, tout est en place. Yann peut convoquer le meilleur de sa truculence, à travers moult jeux de mots et situations marrantes, sans se départir d'un registre bon enfant de circonstance. En raison des paramètres formatés pour assurer la « trajectoire » éditoriale requise et restreinte, Gastoon n'a certes pas (encore) la saveur de Gaston... Mais reconnaissons aux auteurs l'envie et le talent, dans le respect de l'oeuvre de Franquin.