L'histoire :
Originaire de la tribu indienne des Chahutas, Tèkunratéh est à la ville un prestidigitateur looser. Il essaie de se faire embaucher par un riche producteur, mais ses tours sont minables : les lapins qui sortent du chapeau n’amusent plus personne. En le raccompagnant vers la sortie, le producteur lui laisse entendre que le public réclame de l’inédit, et par exemple, de voir un marsupilami. C’est décidé, il part donc à travers l’épaisse forêt palombienne pour tenter de capturer l’étrange animal. Il n’est pas le premier à tenter l’aventure, qui a, jusqu’à ce jour, toujours échoué. Car la bestiole sait se défendre : son interminable queue s’avère un outil précieux en toutes situations et contre tous les prédateurs. Dès son arrivée au sein de la tribu primitive dont il est issu, Tèkunratéh entre en concurrence avec le sorcier local, Tapahlatélé. Tous deux revendiquent d’être le plus grand sorcier. A l’aide de ses talents de magicien et de quelques feux d’artifices, Tèkunratéh persuade alors les indiens de l’aider à capturer un marsupilami (en vain !). Ruminant sa défaite, Tapahlatélé tient pourtant sa vengeance : il apprend d’un vieux sage la formule qui permet de faire tomber la neige…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Incroyable : il a neigé sur la forêt amazonienne ! Enthousiasmantes, les premières planches nous laissent entrevoir des gags renouvelés dans ce nouvel élément : les grenouilles dérapent au dessus de la glace, les piranhas se cognent dessous et les enfants du Marsupilami font des batailles de boules de neige… Il faut néanmoins attendre un long flashback et des aventures très conventionnelles, pour revoir l’épais manteau blanc à la page 38 ! Profitons-en pour faire nous aussi un (petit) flashback. Né en 1952, l’extravagant animal n’existe à travers SA série que depuis la fin des années 80, avec l’album la queue du Marsupilami. Depuis, à raison d’un album par an, il a enchaîné des aventures qui se ressemblent toutes un peu, surtout vers la fin. Evidemment, le jeune public n’en tiendra pas rigueur et retiendra essentiellement les péripéties dans la neige pour ce nouvel opus. Pour sa première contribution au scénario, après Greg, Yann, Fauche et Dugomier, Stephan Colman (Sam Speed) ne fait pas montre d’une grande inspiration… Le ton demeure certes invariablement bon enfant, mais l’intrigue est archi-rebattue (la capture de l’animal pour la gloire) et sa mise en place très laborieuse : à la page 41, le scénariste avoue qu’il manque encore 5 planches (hop, un petit coup de remplissage)… puis à la page 45, il termine sur le plagia le plus facile du 9e art (le banquet d’Astérix)… avant de rajouter une 46e planche superflue pour faire le compte. Heureusement, la fin de l’album se caractérise par un petit plus signé Batem, le dessinateur depuis le début : à l’aide de ronds, apprenez à dessiner le Marsupilami ! Enfin, notez qu’après la série animée sur France 3 et l’exposition « Le monde de Franquin » (Cité des Sciences et de l’Industrie), le Marsupilami aura bientôt droit à son long-métrage. La sortie est prévue en 2008, et la réalisation serait confiée à… Alain Chabat ! Parions qu’il y aura de « longues queues » devant les cinémas…
