L'histoire :
A la fin des années 30, une jeune femme blonde déambule dans le désert égyptien, en ânonnant « le regard du passé ». Après avoir perdu connaissance en raison de la chaleur et de la soif, elle est sauvée par un couple de britanniques, mais demeure amnésique sur les récents évènements. De nos jours, sa petite-fille, l’hôtesse de l’air Natacha, est en visite sur le site de Louxor en compagnie de son ami stewart Walter. Tandis que Natacha se repait du charme des vieilles pierres, Walter est obsédé par les photos : il a d’ailleurs emporté une dizaine d’appareils différents et il mitraille. Natacha ne remarque pas qu’un vieux bédouin glisse un petit papier dans son sac pour un rendez-vous le lendemain. N’écoutant que sa témérité, Natacha s’y rend et rencontre le vieux Abdel, qui servit jadis de guide à sa grand-mère. Le bédouin lui remet l’agenda de son aïeule, et explique que cette semaine-là, sa cliente avait semble t-il découvert un fabuleux secret dans les ruines d’un temple, le « regard du passé »… Mais Natacha n’a pas le temps de compulser l’agenda, où sa grand-mère avait notifié son aventure, qu’un vieil ennemi refait surface. La menaçant, arme au poing, Maurice voit l’occasion de se venger de ce que l’hôtesse de l’air lui a fait subir (dans une précédente aventure) et de faire main basse sur ce qui constitue certainement un trésor…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ses 40 ans (elle ne les fait pas…), la plus célèbre hôtesse de l’air de la BD joue les égyptologues, en quête d’un fabuleux secret découvert jadis par sa grand-mère, énigmatiquement nommé le « Regard du passé ». Quelques flashbacks nous ramènent donc dans un contexte historique passé, ce qui constitue une pratique récurrente au sein de la série (cf. Le grand pari ou L’hôtesse et Monna Lisa) ; de même que l’archéologie (Le treizième apôtre). Meilleur que le tome 20 (par Walthery seul), mais moins bon que le 19 (par Peyo), le scénario a été une nouvelle fois exhumée d’un carton. Elle est conjointement scénarisée par Mythic et Thierry Martens, deux ex-collaborateurs de François Walthery (le premier scénarisait Rubine ; le second a été rédac chef de Spirou). L’album demeure donc dans le « ton Natacha », résolument ancré dans la BD des années 70-80, mais il emprunte toutefois des voies relativement naïves et rocambolesques…. Par exemple, il faut attendre la page 39 pour avoir le prénom de l’ennemi, Maurice… (il est la caricature de Maurice Tillieux !) ; or celui-ci se trouve là par hasard et s’intéresse au « regard du passé » sans savoir après quoi il court exactement, juste pour embêter et/ou profiter de Natacha. Beaucoup de textes, dont bon nombres peu utiles, s’inscrivent dans des cases très chargées… ce qui ne nuit cependant pas à la lisibilité : François Walthery tient toujours pas mal sa griffe, classique et dynamique, pour mettre en scène son sex-symbol d’hôtesse. Dans les séquences de flashbacks, le fabuleux secret en lui-même emprunte un autre insupportable cliché : celui du nazi chasseur de puissance occulte. Enfin, dernier aspect agaçant : de nombreuses références aux aventures précédentes sont annotées en bas de page, comme si les auteurs s’inscrivaient dans une démarche auto-promotionnelle exhaustive.
