L'histoire :
Un mardi vers 14h20, Tammy et Jonathan rentrent de l’école en traversant leur quartier résidentiel. Tammy aime bien ramasser et collectionner des petits trucs insolites, comme un double gland de chêne. Jonathan lui conseille de ne pas s’attarder devant la maison délabrée du Dr Corneille, une vieille qui ne serait plus sortie de chez elle depuis au moins 5 ans. D’ailleurs, le livreur ressort de là empressé d’aller livrer ailleurs. Les deux gamins s’enfuient en ayant l’impression d’être observés depuis les persiennes grises de l’inquiétante bonne femme. Plus loin, Tammy retrouve son chat baptisé Vadrouille. Elle récupère dans son épaisse fourrure plein de petits cadeaux : coccinelle, scarabée et… un œil ! Incroyable, où Vadrouille at-il été récupérer cet œil ? Tammy décide de suivre son chat, accoutrée de vêtements de camouflage, pour comprendre où ce dernier va ainsi farfouiller. Avec effroi, elle s’aperçoit que Vadrouille se rend sur la propriété du Dr Corneille… et même qu’il entre à l’intérieur de cette sinistre masure par la fenêtre. Son copain Jonathan la rejoint. Ensemble, ils approchent et passent un œil par la fenêtre. Ils découvrent un petit atelier de l’horreur : des cartons plein de petits bras, des têtes coupées qui pendouillent, des tiroirs avec des yeux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
N’ayez pas peur : si Vadrouille est en effet un récit destiné à faire frissonner les jeunes lecteurs, cette histoire n’est pas bien méchante. A l’origine, l’auteur israélienne Hila Noam (prof de dessin aux Beaux Arts de Jérusalem) s’est inspirée de son propre chat, authentiquement baptisé « Vadrouille », en raison de son potentiel à partir on ne sait où, pour une durée aléatoire, et d’en rapporter des tas de bricoles dans son pelage noueux. Ici, sa petite propriétaire se fait de grosses frayeurs en découvrant qu’elle n’est pas l’unique maîtresse de ce chat, qu’elle partage avec ce qui existe assurément de pire dans l’humanité : la vieille sorcière du quartier. Tout se dévoile à travers un dessin jeunesse volontairement tourmenté dans ses proportions et ses perspectives. Au gré des besoins, pour instiller un frisson ou accentuer un sentiment de malaise, l’auteur joue sans prévenir avec les profondeurs et les effets de zoom, pour tantôt faire un chat aussi gros que les enfants, tantôt les désarticuler quand leurs repères cartésiens s’évanouissent (ex : quand ils s’enfuient pour la première fois du jardin du Dr Corneille). Ce parti-pris permet effectivement de jouer avec la sensation de terreur, auprès des jeunes lecteurs, sans jamais les faire sombrer dans le sordide. D’ailleurs, c’est édité par les bien-nommées éditions Même pas mal…
