L'histoire :
Le navire du captain Miaou et de son équipage rentre au port. Toujours fidèle à son poste, sur le quai, le mainate qui leur avait jadis vendu ce fier trois-mâts leur propose de le racheter, pour 30 francs. Le temps d’une négociation douteuse et tous se donnent rendez-vous pour boucler la transaction dans une taverne. Mais là, surprise : deux militaires, le sergent Serge et le sergent Jean débarquent l’arme au poing, sur dénonciation lucrative du mainate. Les militaires signifient en effet au captain qu’il est en état d’arrestation, pour désertion. Première nouvelle : le captain n’a jamais déserté ! C’est alors qu’un messager du roy lui tapote sur l’épaule pour lui remettre enfin un ordre de mobilisation urgent. Plus de deux mois qu’il le cherchait pour cela… En dépit de l’évidence du malentendu, les soldats entendent bien respecter leurs ordres jusqu’au bout. Andy le canard sonne alors la révolte : renversant une table, il tire au mousqueton sur les soldats. Un combat âpre à l’épée s’ensuit, qui aboutit néanmoins à l’emprisonnement de nos héros. Ils doivent être pendus sur la place publique le lendemain à l’aube…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Malgré la prolifération des albums humoristiques, reconnaissons qu’il est terriblement difficile de faire rire, de faire vraiment rire, en BD. La plupart du temps, les auteurs satisfont à l’exercice du gag en une planche, en piochant parmi des ressorts du genre au mieux éculés, au pire poussifs, qui font tantôt sourire les clients du premier degré. Aussi, quel bonheur de tomber sur une perle comme WafWaf et Captain Miaou, qui ne paye pas de mine au prime abord, mais qui, pour peu qu’on se prenne au jeu, inflige de grandes baffes zygomatiques, sans prévenir. L’auteur « B-Gnet » emprunte la voie vaguement suggérée par l’excellent Ratafia, la mécanique savante du jeu de mots en moins, la spontanéité loufoque en plus. Le registre est ici celui de l’absurde et de la surprise : la blague est préparée en à peine une case et la réplique (débile, qui tue) fuse. Ce second opus rassemble 5 historiettes enchaînées (et déchaînées) entre elles. A l’arrestation du captain pour désertion (cf. résumé), s’ensuit la rencontre-recrutement d’une sorte de Robin des bois transi d’amour (qui vole aux riches pour… tout empiler dans un trou). Puis WafWaf deviendra le « monstre d’honnêteté », avant que la fine équipe endure un périple dans la savane, puis qu’elle croise la route d’une princesse chèvre qui porte malheur (un clin d’œil au film éponyme). Au niveau du dessin, on évolue toujours à travers un entre-deux assez curieux : B-Gnet peaufine de manière réaliste certains éléments (le crocodile, la forêt, la ville…) et en délaisse totalement d’autres, de moindre importance. Ce parti-pris graphique ne nuit en rien à l’effet loufoque maximal. Evidemment, les clients du premier degré continueront à sourire (que voulez-vous…), mais les autres se paieront une sacrée bonne tranche de rigolade !
