L'histoire :
Sur le champ de bataille, les morts se comptent par centaines. Macbeth et Banquo viennent de remporter une grande victoire face aux norvégiens et leur roi. Un messager arrive au camp du roi Duncan pour lui annoncer la bonne nouvelle. Ce messager est celui de MacBeth. Il vient raconter au roi comment celui-ci a combattu avec force les norvégiens jusqu’à la victoire. Le roi de Norvège, Suénon, demande à négocier sa défaite. Il souhaite récupérer ses morts et offre au roi 10 000 pièces d’or. Pendant ce temps, MacBeth et Banquo chevauchent sur la plaine, tandis qu’ils croisent trois jeunes créatures sorties de terre. Ces trois femmes leur font des prédictions. Elles annoncent à MacBeth qu’il deviendra Thane de Cawdor, puis roi. Elles révèlent encore à Banquo que ses enfants deviendront aussi roi. Mais avant de donner plus d’explications à MacBeth, elles disparaissent dans la Terre comme elles étaient venues…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Philippe Marcelé adapte ici une œuvre universellement connue à travers les siècles, le fameux MacBeth de William Shakespeare. Cette histoire de chevalerie médiévale raconte comment MacBeth, chevalier fidèle au roi Duncan, commit le crime de régicide en le tuant lâchement. L’histoire montre que c’est sa femme, Lady MacBeth qui le poussa à cet acte de trahison suprême, damnant son âme par la même occasion. Marcelé se livre à un joli exercice d'adaptation, avec une narration efficace et relevée. Pour traduire graphiquement la tragédie, il déroule un dessin réaliste en noir et blanc proche du crayonné. Ce visuel relativement sombre et austère colle parfaitement avec la noirceur de ce drame. La rudesse des traits des personnages fait aussi écho à la dureté de l’époque. Marcelé parvient à faire ressortir dans son dessin la tragédie de l'œuvre. Enfin, il met en avant la part de fantasmagorie, lorsque MacBeth rencontre trois créatures fantastiques qui lui font des prédictions sur son destin tragique et qui vont le pousser à commettre son acte terrible. Tout est dit à l’avance, mais il interprète mal les dires de ces trois femmes. L’auteur met surtout en avant la folie, qui prend le pas sur la raison et amène MacBeth et sa femme à commettre l’innommable. Ce récit montre à quel point la folie peut faire perdre la raison à des fins de pouvoir et d’ambition démesurés. La trahison, le meurtre et le mensonge sont les armes de MacBeth qui finira sa courte vie de la plus horrible des façons. Cette adaptation réussie de l’œuvre de Shakespeare permettra au néophyte de se plonger facilement dans cette tragédie barbare.
