L'histoire :
Un soir de révolution sanglante, les ryus attaquent le palais impérial. Aidés par leur armée aéroportée par des ptérodactyles et leurs armes à feu, ils trucident tous les gardes et pénètrent jusque dans les appartements de l’impératrice… et la tuent. Dans les jours qui suivent, une jeune mais massive guerrière tricératops rouge entre dans un restaurant pour déjeuner. Elle s’assoie sur un banc à côté d’un client en kimono, un vieux tyrannosaure blanc. Elle manque alors de peu de faire tomber un panier en osier contenant un énorme œuf rouge. Etant donné la révolution en cours, il n’y a plus grand-chose à manger dans cette gargote. Elle propose au vieux de lui acheter son œuf, pour en faire une omelette ! Mais le vieux reste silencieux et méprisant. Une rixe débute, au cours de laquelle la tricératops s’aperçoit que le vieux est un samurai rompu à l’art du combat. Le vieux s’étonne quant à lui que son adversaire se bat avec un sabre de la garde royale. La tricératops avoue alors qu’il appartenait à son père. Le vieux se souvient alors de cet ancien élève. Il cesse le combat, dédommage l’aubergiste pour les dégâts et part. La tricératops le suit, le suppliant de devenir son élève. Le vieux reste impavide et se lance dans une longue pérégrination pédestre… avec la tricératops têtue dans ses basques…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quand le scénariste de la Minute blonde (sur Canal+, il y a 20 ans !) – Laurent Sarfati – rencontre la scénariste de la Sagesse des mythes (chez Glénat) – Clotilde Bruneau – et qu’ils décident d’un projet avec l’artist cover des Transformers – Fred Pham Chuong – que racontent-ils ? Hé bien : une aventure mélangeant le western, des samurais et des dinosaures anthropomorphes, bien entendu ! Passée la surprise d’un contexte original et complètement WTF, on tente de repérer vaguement les enjeux. C’est classique : on suit ici le parcours initiatique d’une jeune apprentie tricératops auprès d’un vieux rônin tyrannosaure (façon Karaté kid), mais avec un œuf géant à pois rouges à protéger au milieu (façon Game of thrones). Ils font des rencontres houleuses et se foutent sur la gueule à grands coups d’arts martiaux, de sabres, de flingues, de pirouettes artistiques, de lignes de fuite, le tout dans des paysages majoritairement débarrassés de décors – ou alors tantôt japonais médiévaux, tantôt arides et rocailleux. Clairement, les auteurs se font un gros kif coupable, qui n’a pas (encore) un propos de fonds transcendantal, mais qui se lit sans déplaisir car c’est correctement rythmé et plutôt inventif, tout en respectant des codes de genre bien établis.
